8 mars 2007
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Aujourd'hui, comme tous les 8 mars, la Chine fête la journée de la Femme. La première célébration de cette fête, originaire des Etats-Unis, a eu lien en 1924 à... Canton! Et non, ce n'était pas Pékin.
A l'époque, il faut tout de même préciser que Pékin, comme une grande partie de la Chine, était aux mains des seigneurs de guerre et que le pays s'enlisait vers une guerre civile. Les voix des femmes de cette époque s'élevèrent contre les seigneurs de guerre et contre la polygamie.
C'est avec l'avènement de Gouvernement Communisme en Chine que la date du 8 Mars devient la fête officielle pour la journée des femmes chinoises. Et c'est seulement depuis 1977 que l'ONU l'a décrétée journée internationale pour la paix et les droits de la femmes.
En Chine, pour ce jour, la plus part des femmes ont leur journée offerte par leur patron, ou au moins l'après-midi. Mais je n'ai pas vérifié si les femmes chauffeurs de taxi roulaient ou pas... A la maison, les maris et enfants essayent de faire la cuisine et la vaisselle, au moins ce jour là, et offrent un joli cadeau à la reine des lieux. Et dans les rues, à la télévision, dans tout le pays, ce n'est que rappels de la journée en cour.
Certains pourront penser que c'est assez macho et misogynes de la part des hommes, des patrons, de faire un effort uniquement ce jour là. On peut le voir ainsi, c'est vrai. Mais je pense que c'est aussi mieux que rien. Il faut aussi que les femmes fassent elles-même le pas... Il y a toujours, voir de plus en plus, une grande différence entre la Chine des villes et la Chine des champs...
Ce jour là, Pékin réunit aussi, au palais du peuple, des femmes de toutes les minorités ethniques. Une gentille manière de ce souvenir que la Chine... ce n'est pas que des chinois Han!!
Je soulignerai encore, en Chine on ne peut pas rater ce jour-là. Pendant des années, j'ai ignoré, en France, que le 8 mars était la journée de la femme... En Chine on me l'a apprit. Depuis dix ans, je vois effectivement quelques manifestations pointer leur nez, mais on y pense pas autant qu'en Chine. Ce jour est maintenant entré dans le patrimoine chinois, certainement encore plus que la Saint-Valentin et autant que la journée international du travail!
Quelques Lectures :
Pour finir cet article... je vais vous proposer, une fois n'est pas coutume, quelques lectures qui pourrons vous en apprendre plus sur le sujet sensible de la place de la Femme en Chine, et ce depuis plus de 2000 ans.
Le premier est un livre qui n'est plus si jeune mais toujours une bible sur le sujet. Il se lit comme un roman car les différentes histoires de femmes qu'il comporte sont écrites comme des nouvelles. Chacune à pour héroïne une femme, plus ou moins importante de l'histoire de Chine. Il nous trace ainsi quelques 2000 ans d'histoire.
Ce livre à pour titre : la Femme au temps des Empereurs de Chine, par Danielle Elisseeff. Il doit être disponible en livre de Poche. La première édition date de 1988 chez Stock.
Le deuxième est un journal... certains d'entre vous en ont certainement déjà entendu parlé...
Le journal de Ma Yan.
L'histoire d'une petite fille, vivant dans le Nord-Ouest de la Chine, au Ningxia, dans une famille de paysans. C'est l'exemple même de cette vie des femmes chinoises qui n'a pas beaucoup changé dans les campagnes. Une fille n'est bonne qu'à être mariée, et dans la pensée traditionnelle une fille est élevée pour les autres. Mais Ma Yan a une soif d'apprendre et son plus grand problème viendra du fait que sa pauvre famille ne peut nourrir tout le monde avec seulement un travailleur pour trois enfants à l'école. Ma Yan doit se sacrifier pour ses frères...
Mais un jour, la maman de Ma Yan, illettrée mais pas pour autant idiote, croise dans son petit village un journaliste européen. Alors, elle s'empresse de lui donner le journal de sa fille, alors partie travaillée dans une ferme voisine.
Ce journaliste n'est autre que Pierre Haski, correspondant en Chine pour le journal Libération. Après traduction, le petit cahier de Ma Yan se révèle être un trésor, l'histoire au jour le jour d'une écoliére de 16 ans dans une région oubliée de la Chine.
La suite, c'est la publication du journal en un livre, la création d'une association, les Enfants du Ningxia (宁夏孩子), et la popularité de cette petite fille privée d'école qui rêve de devenir professeur. Pour l'achat du journal, comme du livre qui va suivre, une partie des droits d'auteur sont versés à l'association les Enfants du Ningxia. Cette association finance des bourses scolaires dans la région du Ningxia, pour les enfants de familles pauvres comme celle de Ma Yan.
Vous allez me demandez l'éditeur... il me semble que depuis quelques années, vu la popularité (mondiale!! le livre est traduit dans une multitude de langue... et même publié en Chine), vous le trouverez en livre de poche.
Le troisième livre est en quelque sorte une suite au Journal de Ma Yan.
Il s'agit d'un livre de Pierre Haski, "Ma Yan et ses soeurs". Il nous raconte le destin des autres enfants, qui n'ont pas tous eu la même chance que Ma Yan, les destins des autres filles du Ningxia. Et ce que la publication du Journal et la création de l'association ont changé dans la vie de ces écoliéres, de leurs familles.
Il est publié chez Ramsay, et peut-être depuis en édition poche. C'est un livre tout aussi touchant que le précédent et à ne manquer pour rien au monde.
Pour continuer, dans un style plus citadin, je vous propose "Shanghai Baby" de WeiHui. Nous changeons totalement de registre. Il s'agit d'un roman, un roman légèrement autobiographique.
Mais il faut surtout savoir, c'est que ce livre a été interdit en Chine. Il faut avoué que l'auteur est un peu provocatrice avec son personnage sans tabou, Coco, à la soif de vivre aussi grande que le Monde. C'est dans la Shanghai d'aujourd'hui qu'elle vit, une ville mélangeant la tradition et un modernisme à fleur de peau, avec une forte présence étrangère... dont Mark, l'amant allemand de Coco.
Ce n'est pas mon roman préféré, l'atmosphère y est endiablée, électrisée et sulfureuse. Pleines des couleurs des néons des boites de nuit et de l'odeur de la ville chinoise. Mais c'est un regard neuf sur le monde actuel, sur une ville bien plus cosmopolite que Pékin, par un auteur Jeune (Weihui est née en 1973...)
Si ce roman vous intéresse, il est publié depuis quelques années aux éditions Philippe Picquier.
Pour faire vite, je vous signale aussi Shan Sa, auteur chinoise qui écrit dans la langue de Molière. Elle a quelques romans, très populaires en France ces dernières années, à son actif comme "Impératrice" qui vous narre l'histoire d'une des rares impératrices chinoises à avoir régné sur la Chine.
Pour finir, je ne saurai oublié Su Tong, auteur chinois qui aime à se pencher sur les destins des femmes en Chine. Il n'est rarement joyeux, malheureusement, mais son époque favorite, des années 1920 à l'arrivée de Mao au pouvoir, ne fut pas toujours très gaie. Il est, entre autre, l'auteur de "Epouses et Concubines", porté à l'écran par Zhang Yimou, avec Gong Li dans le rôle de son héroïne.
Pour cette fois, ce sera tout!! Alors bonne journée chez vous!
Bonne journée et Have Fun!!
A l'époque, il faut tout de même préciser que Pékin, comme une grande partie de la Chine, était aux mains des seigneurs de guerre et que le pays s'enlisait vers une guerre civile. Les voix des femmes de cette époque s'élevèrent contre les seigneurs de guerre et contre la polygamie.
C'est avec l'avènement de Gouvernement Communisme en Chine que la date du 8 Mars devient la fête officielle pour la journée des femmes chinoises. Et c'est seulement depuis 1977 que l'ONU l'a décrétée journée internationale pour la paix et les droits de la femmes.
En Chine, pour ce jour, la plus part des femmes ont leur journée offerte par leur patron, ou au moins l'après-midi. Mais je n'ai pas vérifié si les femmes chauffeurs de taxi roulaient ou pas... A la maison, les maris et enfants essayent de faire la cuisine et la vaisselle, au moins ce jour là, et offrent un joli cadeau à la reine des lieux. Et dans les rues, à la télévision, dans tout le pays, ce n'est que rappels de la journée en cour.
Certains pourront penser que c'est assez macho et misogynes de la part des hommes, des patrons, de faire un effort uniquement ce jour là. On peut le voir ainsi, c'est vrai. Mais je pense que c'est aussi mieux que rien. Il faut aussi que les femmes fassent elles-même le pas... Il y a toujours, voir de plus en plus, une grande différence entre la Chine des villes et la Chine des champs...
Ce jour là, Pékin réunit aussi, au palais du peuple, des femmes de toutes les minorités ethniques. Une gentille manière de ce souvenir que la Chine... ce n'est pas que des chinois Han!!
Je soulignerai encore, en Chine on ne peut pas rater ce jour-là. Pendant des années, j'ai ignoré, en France, que le 8 mars était la journée de la femme... En Chine on me l'a apprit. Depuis dix ans, je vois effectivement quelques manifestations pointer leur nez, mais on y pense pas autant qu'en Chine. Ce jour est maintenant entré dans le patrimoine chinois, certainement encore plus que la Saint-Valentin et autant que la journée international du travail!
Quelques Lectures :
Pour finir cet article... je vais vous proposer, une fois n'est pas coutume, quelques lectures qui pourrons vous en apprendre plus sur le sujet sensible de la place de la Femme en Chine, et ce depuis plus de 2000 ans.
Le premier est un livre qui n'est plus si jeune mais toujours une bible sur le sujet. Il se lit comme un roman car les différentes histoires de femmes qu'il comporte sont écrites comme des nouvelles. Chacune à pour héroïne une femme, plus ou moins importante de l'histoire de Chine. Il nous trace ainsi quelques 2000 ans d'histoire.
Ce livre à pour titre : la Femme au temps des Empereurs de Chine, par Danielle Elisseeff. Il doit être disponible en livre de Poche. La première édition date de 1988 chez Stock.
Le deuxième est un journal... certains d'entre vous en ont certainement déjà entendu parlé...
Le journal de Ma Yan.
L'histoire d'une petite fille, vivant dans le Nord-Ouest de la Chine, au Ningxia, dans une famille de paysans. C'est l'exemple même de cette vie des femmes chinoises qui n'a pas beaucoup changé dans les campagnes. Une fille n'est bonne qu'à être mariée, et dans la pensée traditionnelle une fille est élevée pour les autres. Mais Ma Yan a une soif d'apprendre et son plus grand problème viendra du fait que sa pauvre famille ne peut nourrir tout le monde avec seulement un travailleur pour trois enfants à l'école. Ma Yan doit se sacrifier pour ses frères...
Mais un jour, la maman de Ma Yan, illettrée mais pas pour autant idiote, croise dans son petit village un journaliste européen. Alors, elle s'empresse de lui donner le journal de sa fille, alors partie travaillée dans une ferme voisine.
Ce journaliste n'est autre que Pierre Haski, correspondant en Chine pour le journal Libération. Après traduction, le petit cahier de Ma Yan se révèle être un trésor, l'histoire au jour le jour d'une écoliére de 16 ans dans une région oubliée de la Chine.
La suite, c'est la publication du journal en un livre, la création d'une association, les Enfants du Ningxia (宁夏孩子), et la popularité de cette petite fille privée d'école qui rêve de devenir professeur. Pour l'achat du journal, comme du livre qui va suivre, une partie des droits d'auteur sont versés à l'association les Enfants du Ningxia. Cette association finance des bourses scolaires dans la région du Ningxia, pour les enfants de familles pauvres comme celle de Ma Yan.
Vous allez me demandez l'éditeur... il me semble que depuis quelques années, vu la popularité (mondiale!! le livre est traduit dans une multitude de langue... et même publié en Chine), vous le trouverez en livre de poche.
Le troisième livre est en quelque sorte une suite au Journal de Ma Yan.
Il s'agit d'un livre de Pierre Haski, "Ma Yan et ses soeurs". Il nous raconte le destin des autres enfants, qui n'ont pas tous eu la même chance que Ma Yan, les destins des autres filles du Ningxia. Et ce que la publication du Journal et la création de l'association ont changé dans la vie de ces écoliéres, de leurs familles.
Il est publié chez Ramsay, et peut-être depuis en édition poche. C'est un livre tout aussi touchant que le précédent et à ne manquer pour rien au monde.
Pour continuer, dans un style plus citadin, je vous propose "Shanghai Baby" de WeiHui. Nous changeons totalement de registre. Il s'agit d'un roman, un roman légèrement autobiographique.
Mais il faut surtout savoir, c'est que ce livre a été interdit en Chine. Il faut avoué que l'auteur est un peu provocatrice avec son personnage sans tabou, Coco, à la soif de vivre aussi grande que le Monde. C'est dans la Shanghai d'aujourd'hui qu'elle vit, une ville mélangeant la tradition et un modernisme à fleur de peau, avec une forte présence étrangère... dont Mark, l'amant allemand de Coco.
Ce n'est pas mon roman préféré, l'atmosphère y est endiablée, électrisée et sulfureuse. Pleines des couleurs des néons des boites de nuit et de l'odeur de la ville chinoise. Mais c'est un regard neuf sur le monde actuel, sur une ville bien plus cosmopolite que Pékin, par un auteur Jeune (Weihui est née en 1973...)
Si ce roman vous intéresse, il est publié depuis quelques années aux éditions Philippe Picquier.
Pour faire vite, je vous signale aussi Shan Sa, auteur chinoise qui écrit dans la langue de Molière. Elle a quelques romans, très populaires en France ces dernières années, à son actif comme "Impératrice" qui vous narre l'histoire d'une des rares impératrices chinoises à avoir régné sur la Chine.
Pour finir, je ne saurai oublié Su Tong, auteur chinois qui aime à se pencher sur les destins des femmes en Chine. Il n'est rarement joyeux, malheureusement, mais son époque favorite, des années 1920 à l'arrivée de Mao au pouvoir, ne fut pas toujours très gaie. Il est, entre autre, l'auteur de "Epouses et Concubines", porté à l'écran par Zhang Yimou, avec Gong Li dans le rôle de son héroïne.
Pour cette fois, ce sera tout!! Alors bonne journée chez vous!
Bonne journée et Have Fun!!