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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 22:45
La Chine est un pays, comme tout autre, peuplé de contes et légendes multiples. Mais une particularité chinoise est que malheureusement ces histoires sont souvent loin d'être joyeuses. Issues de faits divers d'époques très lointaines, agréablement modelées par les siècles et les mandarins pour guider le peuple chinois dans la bonne voie, elles présentent des personnages vertueux, nobles, fidèles et honorables...

C'est le cas de la plus célèbre légende de la Muraille de Chine, celle de Meng Jiangnü (孟姜女), dite la pleureuse. Connue à travers l'Empire depuis la dynastie Han, possèdant plus de 10 variantes, ce conte fait aujourd'hui parti (entre autre...) du patrimoine immatériel des villages de Zibo et Zhengjiazhuang au Shandong (Est de la Chine). 

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Voici l'histoire qu'elle raconte :

C'était à l'époque du premier empereur de Chine, l'époque où les hommes du peuple étaient encore des cerfs, des esclaves répondant au bon vouleur de leurs seigneurs. Dans leurs nombreux devoirs envers leur suzerain, il y avait celui des travaux d'intérêt public. En cette période sujette aux incartades des cavaliers venus des steppes d'Asie Centrale, l'empereur Qin Shi avait décrété l'unification de tous les murs de fortifications des anciens royaumes de son jeune empire nouvellement unifié. Pour la bonne réalisation de cette tache, le peuple était convié à participer comme il pouvait, cela voulait dire de ses bras, de sa sueur et de son sang!

Meng Jiangnü était une jeune-fille de l'ancien royaume de Qi (une partie du Shandong actuel) et avait pour fiancé un jeune homme brave et courageux nommé Wan Xiliang. La veille de leurs noces, les hommes de l'empereur passèrent au village de Meng et Wan. Ils proclamèrent l'obligation de participer aux travaux et emportèrent tous els hommes valident. 
Seule, Meng Jiangnü resta à attendre le retour de l'homme qu'elle aimait, tissant et préparant des vêtements de rechange pour son fiancé. Un mois passa, mais il ne revint point. Deux passèrent, mais il ne rentra pas. Six passèrent et Meng ne reçut aucune nouvelle. Se décidant, elle plia sous son bras les vêtements qu'elle lui destinait et parti au Nord rejoindre le chantier tytanesque.

Quand elle arriva enfin, elle le chercha, chercha, mais en vint. L'empleur de la tache était si grande, le nombre d'hommes employés si impressionnant, et personne n'avait entendu le nom de Wan Xiliang. Quand elle trouva finallement le contre-maître de son fiancé, ce fut pour apprendre que ce dernier était mur, écrasé après un accident. Demandant à retouver au moins le corps de son promis pour lui offrir une sépulture, on lui répondit qu'il était enceveli sous la muraille avec les autres...

Eplorée, elle resta alors aux bords de la muraille, errant comme un fantome et versant larmes sur larmes. A partir de là, les légendes différent. Certaines racontent que la Muraille se serait émue de la pureté et de la fidèlité des sentiments de Meng Jiangnü et, pour lui rendre ce qu'elle lui avait pris, elle s'effondra exactement en lieu et place où le corps du malheureux Wan Xinliang reposait.
Une autre version dit que larme après larme, les pleurs de Meng Jiangnü devinrent si fort qui formèrent comme un fleuve et submergèrent la Grande Muraille. S'effondrant sous la force des flots, les ruines libérèrent le squelette de Wan Xinjiang.

Dans les deux cas, Meng Jiangnü pu enfin offrir à son fiancé la sépulture qu'il méritait et célébrer sa mémoire dignement. A la suite de quoi, son devoir rendu, la jeune femme erra jusqu'à la mer de Bohai (qui est cette partie du Pacifique relative au golf du Shandong, entre la Chine et les deux Corées). Elle se suicida dans les flot et son esprit pu rejoindre son amant pour l'éternité.
Encore une fois, la nature prennant certainement Meng Jiang-nü en pitié, les pierres bordant les flots se dressèrent en sa mémoire et forme toujours à l'heure actuelle ce que les chinois nomment la tombe de Meng Jiang-nü... Trois rochers surgissant de l'eau.


De nombreuses versions existent, certaines où Meng Jiangnü vend ses faveurs au premier empereur, dans l'espoir de retrouver en retour le corps de son fiancé (ou époux selon les légendes). Mais toutes sont d'accord sur une chose, sa mort!

Si son nom est passé à la postérité, c'est parce que la religion populaire chinoise honora la mémoire de cette femme vertueuse pendant quelques deux mille ans. Un temple lui fut construit et dédié à Shanghaiguan, la dernière passe de la Muraille de Chine à l'Est, se jettant dans la mer comme Meng Jiangnü.

Mais il va de soit que les vertues, si nombreuses et grandioses que l'on prête si dignement ) ces deux protagonistes, sont issues d'un modelage voulu surtout à l'époque Tang. Il est même probable que Meng Jiangnü n'est pas réellement existée, mais qu'elle est la réunion de plusieurs mythes, souvent venus de la réalité, de différentes époques. Sculptée et arrangée par les néo-confucianistes d'époque Song, voir ultérieurs, le conte est devenu un exemple pour les petites filles et les petits garçons de tout un empire.
Colporté par les chants traditionnels, il a aussi été reprit par les différents opéras traditionnels de Chine, celui de Pékin entre autre. A l'heure des "ombres électriques" (traduction exacte du mot "télévision" et "cinéma" en chinois), l'histoire de la pleureuse de la Muraille a fait l'objet de quelques films et téléfilms en Chine comme à Taiwan.

Si encore aujourd'hui, à l'ère communiste, les noms et la légende de Meng et Wan sont préservés, c'est entre autre pour la valeur symboliquement nationale qu'ils expriment.

Have Fun!
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commentaires

Q
C'est une très belle légende, Chen Jie.<br /> <br /> Merci.
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M
Hello Chen Jie ;-)<br /> <br /> La muraille et ses affres, où la légende utilisée à des fins de propagande. Mais ce n'est pas nouveau.<br /> <br /> Beau récit!<br /> <br /> Bonne fin de semaine, bises...
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C
Bonne soirée poussin ^__-
L
Oh, c'est un joli conte... bien émouvant... C'est clair que ça méritait un film. Tu en as vu une version? Merci pour toutes ces belles émotions Chen Jie ^^
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V
Une "belle" et tragique histoire.L'individu écrasé par le pouvoirou transcendé pour la grande cause....Elle est dangereuse,cette gde muraille ,je vais la voir d'un autre oeil ! VITA
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L
bonne soirée et à bientôt pour de nouvelles connaissances
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