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5 octobre 2009 1 05 /10 /octobre /2009 17:58
Depuis le jour où vous vous êtes certainement intéressés à la Chine ou à l'Asie, vous avez compris que le dragon était pour cette région du monde une créature omniprésente et omnipotente. Sa paredre (en tant que symbole impérial chinois) et son opposé (en tant que symbole royal coréen par exemple) est le phénix, ou fenghuang (凤凰) en chinois.

Le Dragon (long 龍 / 龙) est en Chine (et par là dans le monde sinisé) un symbole de puissance. Créature fantastique et chimérique, voici deux millénaires que les chinois répètent les paroles du sage Wang Fu (philosophe confucéen des Han de l'Est) pour retenir l'apparence physique de cet être mythique. Selon Wang Fu, pas loin de 9 (chiffre important pour les chinois) animaux composent le Dragon.

Le dragon chinois :
Il possède une tête de chameau, ajoutée à des yeux de lièvre, des oreilles de boeuf et des bois de cerf.
Pour le reste du corps, il a un cou de serpent, un ventre de crabe (?) ou de mollusque (selon des sources divergentes... un caractère chinois mal lu?!), 117 écailles de carpe (81 mâles et 36 femelles!) ou 81 écailles (toujours de carpe mais selon une autre source_81 étant 9x9 cela me paraît le plus censé), 4 pattes de tigre et des serres d'aigle.

La légende du premier dragon chinois :
Les chinois aiment raconter (depuis quelques millénaires) que leur ancêtre commun et premier empereur fut Huang Di (l'empereur jaune 黄帝). Son règne aurait duré un siècle de -2697 à -2598 avant J.-C. Père de la civilisation chinoise, les mythes qui courent sur son existence (jamais prouvée par les archéologues, bien que les archéologues chinois rêvent un jour d'avoir la preuve d'un empereur/chef mythique de sa carrure) lui attribuent la création de la bannière impériale au dragon.
Au départ, Huangdi utilisa un serpent comme blason. Puis au fur et à mesure de ses conquêtes, il ajouta les attributs de ses nouveaux territoires à son blason, bois de cerf, yeux de lièvre, pattes du tigre... au point de former un dragon.
Depuis Huangdi, le symbole chinois des empereurs est resté le dragon à cinq griffes (serres).

Le plus ancien des dragons chinois :
Mais selon des sources archéologiques, légèrement plus fiables que les mythes, on sait que la plus ancienne représentation de dragon trouvée en Chine (ou territoire sinisé) à ce jour date de 3700 ans et vient d'une tombe de la zone palatiale du site de Erlitou (Henan), il est principalement composé de 2000 morceaux de turquoise, la découverte remonte à une campagne de fouilles de 2005.

Dragon d'air ou dragon d'eau :
Pour les chinois le dragon suit plusieurs étapes qui le métamorphosent au fur et à mesure en seigneur des seigneurs.
Il est tout d'abord créé par l'union des souffles de son père et de sa mère qui ainsi procréent un oeuf. Au bout d'un millénaire, cet oeuf éclos d'un serpent aquatique. A l'âge de 500 ans, il a une tête de carpe (jiao 饺) et un corps de serpent. A 1000 ans, il obtient enfin sa forme adulte avec son corps serpentiforme recouvert d'écailles de carpe, une barbe, quatre pattes de tigre griffues de serres d'aigle et une queue d'anguille. On le nomme alors "long" (dragon, homonyme du caractère "sourd", long 聋) ou "jiao long" (饺龍). C'est à l'âge de 6 000 ans qu'il lui pousse enfin ses bois et qu'il n'est plus "sourd", ses bois lui permettant de percevoir les sons. Il devient alors la forme impériale du dragon chinois, que l'on nomme 腳龍 "jiaolong" (toujours homonyme du précédent "jiao", mais au sens différent).
Après 7000 ans, il lui pousse des ailes (assez rarement représentées en Asie) et devient le "yinglong" (应龍).
Il naît donc créature aquatique pour devenir une créature céleste. C'est pour cette raison que les 6 étapes de la vie végétale et humaine sont comparées en Chine aux dragons.

Les six dragons de la vie :
-Le dragon invisible est la graine enterrée qui attend le printemps pour germer. C'est un pouvoir de création endormi.
-Le dragon des champs est la semence qui germe mais pas encore visible.
-Le dragon visible est le symbole du germe qui sort enfin de terre.
-Le dragon bondissant exprime une plante qui croit et donne des fruits.
-Le dragon volant est la nouvelle graine qui essaime.
-Le dragon planant représente l'esprit qui rejoint le Tout, le roi-dragon céleste.

Les neuf dragons des mythes chinois :
Légendes et mythes étant si nombreux en Chine, qu'il doit exister autant de dragons que de contes. Mais la postérité en a retenu au moins neuf. Neuf comme le chiffre de l'Empereur, neuf comme "durable" (jeu de mot chinois entre "jiu" 九 9 et "jiu" 久 durable), neuf comme "Kowloon" le quartier de Hong Kong (signifiant Neuf Dragons en cantonnais), neuf comme les neufs cieux du Bouddhisme, neuf comme le nombre de "koutou" (agenouillement total) que l'on devait faire devant l'empereur.
-Le Tianlong 天龍, ou dragon céleste.
-Le Shenlong 神龍, ou dragon "spirituel". Il est celui que l'on vénère pour la pluie. C'est justement en marchant sur les nuages qui fait tomber la pluie. Mais par le vent et la pluie qu'il dirige, il est aussi le responsable des tempêtes et typhons, raison pour laquelle il était vénéré et craint pour sa colère.
-Le Fuzanglong 伏藏龍, ou dragon gardien de trésors. Il protège au sein de la terre des trésors interdits aux hommes. Il est la forme de dragon chinois la plus proche du dragon scandinave!
-Le Dilong 地龍, est le dragon souterrain. Selon certaines sources (japonisantes?!) il gouvernerait sur les fleuves et rivières.
-Le Yinglong 应龍, cette forme ailée de dragon chinois qui serait l'étape suprême de créature céleste.
-Le Qiulong 虯龍, est le dragon cornu.
-Le Panlong
蟠龍, est le dragon des eaux des lacs de l'Est.
-Le Longwang 龍王 ou roi-dragon.
-Le Huanglong 黃龍 ou dragon jaune qui transmit la connaissance des 8 trigrammes (bagua) aux hommes en se montrant à Fuxi (un des trois Augustes de la mythologie chinoise), au travers de la rivière Luo. Ce dragon est aussi surnommé cheval-dragon et selon d'autres variantes de la légende des trigrammes, se serait ce cheval-dragon qui surgit des eaux de la Luo devant Fuxi, portant sur son dos les 8 trigrammes (on parle aussi d'une tortue...).

Les griffes du dragon :
Avez vous déjà remarqué que tous les dragons d'Asie n'ont pas le même nombre de griffes à leurs pattes?
Et bien cela vient de plusieurs raisons. En Chine, tout d'abord, un dragon impérial (non ce n'est pas un pléonasme) porte 5 griffes, alors qu'un dragon princier (pour un membre de la famille impériale non-héritier, ou pas encore désigné comme héritier) ne peut porter que 4 griffes.

Ensuite, les chinois aiment donner leur raison aux variantes des dragons coréens et japonais.
Le dragon coréen (Yong) ayant quatre griffes, alors que le japonais (Ruy) en possède trois, les chinois disent que le dragon perd une griffe plus il s'éloigne de Chine, plus il s'éloigne du "milieu".
A l'opposé, les japonais leur répondent que le dragon voit une griffe supplémentaire lui pousser à chaque bond l'éloignant du pays du soleil levant. Ils ajoutent qu'il s'est arrêté en Chine car s'il avait bondit plus loin, avec plus de 5 griffes, il n'aurait plus marché correctement.
Ce que l'on peut y comprendre, c'est que les japonais ont le sens de l'humour autant que celui de la répartie!

Direction et Fengshui :
Dans le Lijing ("Classique des Rites" 礼经), texte à la base de la science qu'est le Fengshui pour les peuples sinisés (chinois, coréens, japonais), l'un des 4 gardiens des directions est nommé "dragon vert" ou "dragon d'azur" (qinglong 青龍). Il représente l'Est (soleil levant), pendant que le tigre blanc est l'Ouest, l'oiseau rouge (phénix) au Sud et le "guerrier sombre" au Nord.
La tombe japonaise de Tamakatsu-zuka les représente sur ses trois murs (le quatrième, celui de Suzaku l'oiseau rouge est malheureusement endommagé... ce que tous les fans de Fushigi Yugi savent déjà!).

De bonne augure pour l'horoscope :
Le dragon est un des douze membres du zodiaque chinois. Cinquième année du cycle de douze, l'année du dragon est par principe même de cette créature une année de fatigue, d'épuisement suite à des efforts intenses fournis. Année spectaculaire, de grande fête ou de victoire, il s'agit d'une année favorable aux réussites brillantes et aux ambitions.
Ce qui fait que celui qui est né sous le signe du dragon sera souvent brillant, ambitieux, bagarreur, batailleur. C'est la raison aussi pour laquelle les années dragon (et celle du tigre, deux ans avant) sont les années à plus forte natalité. Les enfants dragons sont connus pour être doués et sans problème... Mais le gouvernement chinois se bat chaque année du signe du dragon pour combattre cette légende (car qui dit plus d'enfants cette année là, dit plus de petits chinois à passer leurs examens les même années... plus de compétition).
Voici donc la preuve que le dragon est né pour la compétition!

Pour finir, voici quelques expressions chinoises :
-"Chasser le dragon" : Fumer l'opium.
-"Portes de dragon" : Cascades sur un fleuve que les carpes remontent en sautant. La légende veut que celle qui arrivera en haut deviendra un dragon.


Mes sources :
-Wikipédia
-Chine-Information
-lorl
-signe-chinois.com


Bonne chasse au dragon et have fun!
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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 22:45
La Chine est un pays, comme tout autre, peuplé de contes et légendes multiples. Mais une particularité chinoise est que malheureusement ces histoires sont souvent loin d'être joyeuses. Issues de faits divers d'époques très lointaines, agréablement modelées par les siècles et les mandarins pour guider le peuple chinois dans la bonne voie, elles présentent des personnages vertueux, nobles, fidèles et honorables...

C'est le cas de la plus célèbre légende de la Muraille de Chine, celle de Meng Jiangnü (孟姜女), dite la pleureuse. Connue à travers l'Empire depuis la dynastie Han, possèdant plus de 10 variantes, ce conte fait aujourd'hui parti (entre autre...) du patrimoine immatériel des villages de Zibo et Zhengjiazhuang au Shandong (Est de la Chine). 

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Voici l'histoire qu'elle raconte :

C'était à l'époque du premier empereur de Chine, l'époque où les hommes du peuple étaient encore des cerfs, des esclaves répondant au bon vouleur de leurs seigneurs. Dans leurs nombreux devoirs envers leur suzerain, il y avait celui des travaux d'intérêt public. En cette période sujette aux incartades des cavaliers venus des steppes d'Asie Centrale, l'empereur Qin Shi avait décrété l'unification de tous les murs de fortifications des anciens royaumes de son jeune empire nouvellement unifié. Pour la bonne réalisation de cette tache, le peuple était convié à participer comme il pouvait, cela voulait dire de ses bras, de sa sueur et de son sang!

Meng Jiangnü était une jeune-fille de l'ancien royaume de Qi (une partie du Shandong actuel) et avait pour fiancé un jeune homme brave et courageux nommé Wan Xiliang. La veille de leurs noces, les hommes de l'empereur passèrent au village de Meng et Wan. Ils proclamèrent l'obligation de participer aux travaux et emportèrent tous els hommes valident. 
Seule, Meng Jiangnü resta à attendre le retour de l'homme qu'elle aimait, tissant et préparant des vêtements de rechange pour son fiancé. Un mois passa, mais il ne revint point. Deux passèrent, mais il ne rentra pas. Six passèrent et Meng ne reçut aucune nouvelle. Se décidant, elle plia sous son bras les vêtements qu'elle lui destinait et parti au Nord rejoindre le chantier tytanesque.

Quand elle arriva enfin, elle le chercha, chercha, mais en vint. L'empleur de la tache était si grande, le nombre d'hommes employés si impressionnant, et personne n'avait entendu le nom de Wan Xiliang. Quand elle trouva finallement le contre-maître de son fiancé, ce fut pour apprendre que ce dernier était mur, écrasé après un accident. Demandant à retouver au moins le corps de son promis pour lui offrir une sépulture, on lui répondit qu'il était enceveli sous la muraille avec les autres...

Eplorée, elle resta alors aux bords de la muraille, errant comme un fantome et versant larmes sur larmes. A partir de là, les légendes différent. Certaines racontent que la Muraille se serait émue de la pureté et de la fidèlité des sentiments de Meng Jiangnü et, pour lui rendre ce qu'elle lui avait pris, elle s'effondra exactement en lieu et place où le corps du malheureux Wan Xinliang reposait.
Une autre version dit que larme après larme, les pleurs de Meng Jiangnü devinrent si fort qui formèrent comme un fleuve et submergèrent la Grande Muraille. S'effondrant sous la force des flots, les ruines libérèrent le squelette de Wan Xinjiang.

Dans les deux cas, Meng Jiangnü pu enfin offrir à son fiancé la sépulture qu'il méritait et célébrer sa mémoire dignement. A la suite de quoi, son devoir rendu, la jeune femme erra jusqu'à la mer de Bohai (qui est cette partie du Pacifique relative au golf du Shandong, entre la Chine et les deux Corées). Elle se suicida dans les flot et son esprit pu rejoindre son amant pour l'éternité.
Encore une fois, la nature prennant certainement Meng Jiang-nü en pitié, les pierres bordant les flots se dressèrent en sa mémoire et forme toujours à l'heure actuelle ce que les chinois nomment la tombe de Meng Jiang-nü... Trois rochers surgissant de l'eau.


De nombreuses versions existent, certaines où Meng Jiangnü vend ses faveurs au premier empereur, dans l'espoir de retrouver en retour le corps de son fiancé (ou époux selon les légendes). Mais toutes sont d'accord sur une chose, sa mort!

Si son nom est passé à la postérité, c'est parce que la religion populaire chinoise honora la mémoire de cette femme vertueuse pendant quelques deux mille ans. Un temple lui fut construit et dédié à Shanghaiguan, la dernière passe de la Muraille de Chine à l'Est, se jettant dans la mer comme Meng Jiangnü.

Mais il va de soit que les vertues, si nombreuses et grandioses que l'on prête si dignement ) ces deux protagonistes, sont issues d'un modelage voulu surtout à l'époque Tang. Il est même probable que Meng Jiangnü n'est pas réellement existée, mais qu'elle est la réunion de plusieurs mythes, souvent venus de la réalité, de différentes époques. Sculptée et arrangée par les néo-confucianistes d'époque Song, voir ultérieurs, le conte est devenu un exemple pour les petites filles et les petits garçons de tout un empire.
Colporté par les chants traditionnels, il a aussi été reprit par les différents opéras traditionnels de Chine, celui de Pékin entre autre. A l'heure des "ombres électriques" (traduction exacte du mot "télévision" et "cinéma" en chinois), l'histoire de la pleureuse de la Muraille a fait l'objet de quelques films et téléfilms en Chine comme à Taiwan.

Si encore aujourd'hui, à l'ère communiste, les noms et la légende de Meng et Wan sont préservés, c'est entre autre pour la valeur symboliquement nationale qu'ils expriment.

Have Fun!
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18 juin 2007 1 18 /06 /juin /2007 11:59
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La légende que je désire vous compter aujourd'hui est très célèbre en Chine et au Tibet...
Cette légende m'a été contée, il y a presque dix ans de cela, par un homme extraordinaire. Certains passant ici le connaissent peut-être, Monsieur Trollier, professeur de Géographie Chinoise à l'école des Langues Orientales. Une légende que tous les élèves de Monsieur Trollier ont forcément écouté...

Ainsi, un soir, en cours, notre merveilleux conteur et orateur, un peu blagueur et facétieux aussi, nous rapporta cette vieille comptine sino-tibétaine que les petits chinois entendent tous depuis le berceau :


"Il y a bien longtemps, dans les hautes montagnes du Tibet et du Sichuan, vivaient les Pandas...
Mais ces derniers n'étaient pas exactement comme leur descendants aujourd'hui. Non, ils avaient la tête toute blanche.
Ce territoire était aussi celui d'un royaume humain. Dans ce dernier, une très belle princesse vivait. Fierté de son père et de son peuple, on disait d'elle que sa beauté était si grande qu'elle aurait tourner la tête à toute personne la croisant, homme ou femme. Personne ne pouvait résister à son charme. Même la plus humble des soies sur elle semblait tel un lourd et riche brocard; les plus humbles sandales qui ornaient ses pieds ne semblaient plus jamais toucher terre, comme s'ils étaient fait de nuages.
La merveilleuse princesse avait cependant une faiblesse, elle aimait se promener dans tout le royaume parcourant campagne et foret, faisant trembler d'effroi son père le roi pour sa sécurité.
Malgré cela, un jour, fuyant la lourde chaleur du soleil estival, elle s'aventura dans la forêt. Un détour d'un sentier, elle entendit un bruit. Laissant sa curiosité l'emporter sur l'instinct qui lui parlait de danger, elle s'avança silencieusement vers le son.
Et là, au coeur de la dense forêt de bambous, elle vit un petit panda, tout jeune et abandonné, face à un terrible tigre affamé. Tétanisé de peur, le petit ours-chat ("xiongmao" en chinois veut dire l'ours-chat et désigne le panda) ne pouvait s'enfuir.

N'écoutant que son bon coeur, la princesse se jeta sur le bébé panda et le sauva d'une mort certaine. Retrouvant toute sa réactivité, le panda s'enfuit se mettre à l'abris. Mais l'intrépide princesse se retrouva devant le tigre sans réelle possibilité de s'échapper. Le félin, trouvant une autre proie à la place de la première, ne se fit pas prier pour commencer son déjeuner.

Quand des jours plus tard, les gens de son royaume retrouvèrent ce qui restaient de la princesse, ils lui offrirent un bucher pour un semblant de cérémonie funèbres. Au bord de la forêt, le petit panda pleurait, pleurait la mort de la princesse. Et lors que le bucher ne fut plus que cendres, les villageois partis, il s'approcha et pria pour celle qui lui avait sauvé la vie. De douleur et de chagrin, il se frotta alors les yeux et les oreilles avec les cendres et demanda aux Dieux de lui permettre ainsi de porter le deuil de la princesse.

C'est ainsi que depuis, tous les panda ont les oreilles et le tour des yeux noirs, en mémoire de celle qui se sacrifia pour sauver l'un d'entre eux.... "

En espérant que cette légende vous aura plu.
Tous mes remerciements à Mr Trolliet, sans qui mes années passées à l'INALCO n'auraient pas été si colorées!! ^__^

Have Fun!
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10 mars 2007 6 10 /03 /mars /2007 18:11
Spéciale dédicace à Petite Fée et à son adorable Roméo convalescent, je vous propose aujourd'hui de nous pencher sur les légendes, pas seulement chinoises mais de toute l'Asie, qui tournent autour de cet adorable félin qu'est le Chat.
Tout d'abord, il est certain qu'un voyageur se perdant dans les rues et ruelles de Pékin ne croisera certainement pas autant de Chat qu'à Paris, Séoul ou Tokyo. Personnellement, pourtant grande amoureuses des félins en tout genre, je n'avais jamais tant noté ce détail avant qu'une de mes camarades de classe coréenne ne m'en fasse la remarque, l'an dernier.

Il est certain aussi que le mode de vie des chinois différent quelque peu de leurs voisins. Alors certains me diront que c'est parce qu'ils les mangent, qu'on en voit pas... Et là, avec un gros soupire de lassitude, j'éviterai de répondre ce que je pense de la question...
Car des chiens, les rues de Pékin n'en manquent pas, peut-être plus qu'à Paris (si, si, je ne plaisante pas! Grands, petits, presque toutes les races peuvent se croiser dans les résidences de Pékin).
Mais le chat est aussi un animal indépendant et nocturne, et les pékinois qui en ont un chez eux ne le laissent pas sortir facilement! Il faut aussi reconnaître que leurs chats domestiques sont magnifiques... et que, malheureusement, les laisser en liberté dans la rue ça serait tenter le Diable, dans un pays où les trafics sont certainement encore plus nombreux que chez nous en Europe.


La première légende où l'on peut chercher le chat, en Asie, c'est celle des signes du Zodiaques chinois.
Et là, les légendes sont à foison. Il y a la première, connue de nombreuses personnes je pense et dont j'ai parlé dans l'article sur le Zodiaque chinois.
Une autre, trouvée par hasard, parle d'un crime. Lorsque Bouddha se fut libéré de son enveloppe corporelle et eu rejoint le Nirvana, tous les animaux se réunir autour de sa dépouille. Comme tous se recueillaient, le chat vit un rat en train de lécher l'huile d'une lampe répandue sur le sol. Face à cette offense, le chat attrapa le rat et le tua. Tous les autres, choqués du geste du félin, décidèrent de le punir et le chassèrent. C'est ainsi que le chat, qui avant cela faisait parti du Zodiaque, en fut chassé. Tout du moins chez les chinois et les japonais.
Car effectivement, le petit félin fait bien parti des signes du zodiaque pour les Vietnamiens par exemple.  Mais pour les chinois, les mongoles, les mandchous... il reste le tigre...

Une autre légendes, bien chinoise, parle de l'Esprit-chat et expliquerait que l'Empire du Milieu préféra le monde canin à celui du félin.
En fait, cette légende serait commune à l'Asie extrême-orientale, elle raconte que l'Esprit-chat a l'apparence d'un chat noir des plus communs. Mais sa grande différence se trouve dans ses yeux, anormalement phosphorescents et dans sa capacité à réveillé les morts.
Car en sautant par dessus les tombes, il éveille ceux qui y sont enterrés. Alors commence un jeu du chat de la souris entre ces pauvres créatures réveillées et les vivants... Enfin, là on rejoint certaines vieilles croyances de chez nous!! De quoi faire un bon film d'horreur pour Hollywood.
Pourtant n'allez pas croire, le chat n'est pas l'animal le plus maléfique de Chine... Non, loin de là! Ne croisez jamais une femme renard...


Pour quitter un peu la Chine, il existe une très belle légende en Birmanie qui concerne une race bien réelle, celle du Sacré de Birmanie. Je vous invite à aller lire la légende sur le site de Fantaisies d'Irah, mais je vous en propose mon propre résumé aussi :

La légende raconte ainsi qu'en Birmanie, vers le XVIIIe siècle, vivait un sage Lama du nom de Kittah Mun Ha, dans le temple de Lao Tsun. Il passait ses journées entre prières et méditations devant une statue de la déesse Tsun Kyan Kse, aux yeux saphirs.
Ce sage était toujours accompagné de Sinh, son fidèle ami et félin. Sinh était un chat blanc, excepté de ses oreilles, son museau, ses pattes et sa queue qui avaient la couleur du sol (signe de l'impureté de ce qui touche la terre pour les bouddhistes), et aux yeux jaunes.
La malheur arriva avec une attaque des Thaïs (ennemis jurés des Birmans), par un soir de pleine lune. Mun Ha, toujours en méditation, s'éteignit lentement le même soir. Mais Sinh, toujours à ses côtés, bondit à l'instant de la mort sur le crâne de son maître et resta en admiration devant la statue de la déesse. Un miracle venait d'avoir lieu... Son poil pris alors la couleur de l'or, ses yeux devinrent aussi bleu que ceux de la déesse et ses pattes, toujours posées sur le crâne du sage, se purifièrent et prirent la blancheur éclatante de la pureté.
Sur un regard du chat, les bonzes se ressaisirent et fermèrent les lourdes portes de bronze, ainsi le temple fut sauvé des Thaïs.
Mais refusant toute nourriture, le chat mourut 7 jours plus tard, ramenant ainsi l'âme de son maître à Tsun Kyan Kse.
Et lorsque les bonzes du temple se réunirent pour décidé de qui prendrait la place du vénérable décédé, ils virent avec stupeur les chats du temple s'inviter à leur assemblée. Ces derniers avaient subis les même transformations que Sinh et leurs yeux, autrefois jaunes, étaient tous bleus. Puis ils entourèrent le plus jeune des membres de la petite assemblée de moine, désignant ainsi la volonté du vénérable qui s'en était allé.
Depuis ce temps, les chats du temple de Lao Tsun sont vénérés et sacrés. Et l'on dit que chaque fois que l'un d'eux meurt, c'est l'âme d'un défunt moine qui s'en va rejoindre le sage Mun Ha.


Pour continuer notre tour des légendes du Chat en Asie, je vous propose maintenant une visite au Pays du Soleil Levant, le Japon!
Image Hosted by ImageShack.usContrairement aux chinois, les japonais affichent des chats partout. De nos jours, par amplitude, la coutume a touchée la Chine, mais elle vient au départ du Japon.
Voyez-vous de quelle coutume je parle? Non? Cherchez bien... quand on vous parle de restaurant japonais, quel est l'élément décoratif qui vient à l'esprit?
Un chat? Gagné! Mais attention, Maneki Neko n'est pas n'importe quel chat.
Le Maneki Neko, ou "le chat qui invite" en japonais, c'est bien sûr cette petite figurine, blanche ou dorée, que vous pouvez croisez surtout au Japon, mais aussi dans nos quartiers asiatiques, chez les commerçants de toutes sortes.
On rencontre au départ deux sortes de Maneki Neko, celui qui lève la patte gauche et attire les clients, et celui qui lève la patte droite et attire l'argent. Image Hosted by ImageShack.us
Preuve de la gourmandise de certains, depuis on trouve celui qui lève les deux pattes!! La tradition japonaise veut aussi que plus haut il lève la patte, plus grand sera le bénéfice (argent ou client) pour le commerce qu'il protège.

L'origine de cette légende remonterait au moins au temps des samouraïs (pas si loin en fait : avant 1868, si l'on considère que l'ère Meiji sonna le glas de l'époque des samouraïs) et raconte comment un groupe de guerriers japonais, qui s'en rendaient prier au temple, furent sauver de la foudre par un chat qui les salua. En effet, arrivés devant le temple, ils croisèrent un félin qui, en passant devant eux, leva haut la patte pour les saluer. Intrigués, les samouraïs s'approchèrent du chat, le trouvant bien étrange. La seconde qui suivit, la foudre s'abattait là où ils se trouvaient l'instant d'avant. En remerciement, lorsqu'ils eurent fait fortune, ils prirent l'habitude de faire de généreuses offrandes au temple devant lequel ils avaient croisé ce chat.

manekineko.jpgUne autre coutume du Pays du Soleil Levant touche en particulier un type de chat, les écailles de tortues. Vous ne voyez pas de quoi je veux parler? De ces chats, généralement des femelles, qui ont trois type de couleurs sur leur pelage : roux, noir et crème. Cette particularité est normalement due à un petit problème génétique mais cela n'empêche pas les japonais pour les considérer comme les chats du bonheur. On les appelle aussi "Mi-Ke", rien à voir avec la célèbre souris américaine (le "e" se prononçant "é" en japonais, le son se rapproche!), mais plus avec l'histoire du Maneki neko. D'ailleurs, certains Maneki neko ont cette triple couleur, blanche, noir et rousse...

En fait, il est facilement compréhensible que, dans un pays comme le Japon sujet aux tremblements de terre, un animal aussi malin, à la fois domestique mais indépendant, soit vu comme bénéfique. Il a du, en effet, sauver certainement quelques vies au cours des siècles de par son comportement anormal (comme tant d'autres animaux) avant une catastrophe naturelle.

S'il vous faut encore une preuve de l'amour que les japonais portent aux chats de tous poils, prennez l'exemple du Studio Ghibli et de leurs adorables petits félins de toutes sortes. Entre le chat-bus, Jiji le chat noir de la petite sorcière ou encore les Tanuki qui se transforment allègrement en Maneki neko... Il vous reste aussi Muta, le gros chat de "Si tu tends l'oreille", qui fait pendant à la belle statuette féline, le Baron, qu'adore observer l'héroïne du film ; et tout l'univers du "Royaume des chats".

Mais pourtant, en Chine, le chat n'est jamais absent des proverbes... si nombreux. Pour finir cet article, je vous en propose quelques uns.

-"Qu'imorte que le chat soit noir ou blanc, tant qu'il apporte des souris." Mots célèbres attribués à Deng Xiao-Ping pour expliquer l'ouverture de marché en Chine. Et en voici l'original:

-Peu importe que le chat soit blanc ou noir, s'il sait chasser les rats c'est un bon chat (不管白猫黑猫, 能抓住耗资就是好猫)

Quelques autres proverbes chinois :
-Le chat qui attrape les souris ne miaule pas.
-n chat en position de force est plus menaçant qu'un tigre, un phénix affaibli ne vaut même pas un coq.
-Un chat gâté attrape difficilement des souris.
-Si gros soit le rat, lui aussi craint le chat.
-Si c'est un rat, il craint le chat.
-Un rat dira toujours que rien n'est plus redoutable qu'un chat.
-S'il n'y est pas obligé, le chat ne monte pas aux arbres. s'il n'y est pas obligé, le lièvre ne mord pas les gens.
-Le chat et la souris dorment ensemble. (double sens possible : complicité ou promiscuité)
-Chat aveugle tombe sur un rat mort.
-Chat un jour, chien le lendemain. (désigne une personne lunatique)

C'est quelques jolies phrases sont tirées du livre, très instructif, de monsieur Darrobers (professeur à l'université Paris X - Nanterre): Proverbes Chinois, que je vous conseille à tous!

Have Fun!!
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