25 octobre 2009
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Pour renouer avec mes vieilles habitudes de vous faire découvrir les joies et plaisirs de la poésie chinoise, voici un petit poème de l'époque de la dynastie Tang.
Une fois n'est pas coutume, il ne s'agit pas d'une oeuvre de maître Li Bai.
Li Qi (李 頎)vècu durant la première moitié du VIII eme siècle (vers 690 jusqu'environ 651) et ne s'est rendu célèbre que pour quelques poèmes sur l'art militaire et la musique...
Fut-il lui-même militaire de carrière, sa biographie ne le dit pas, pourtant de nombreux poèmes de Li Qi évoquent la nostalgie du pays et la tristesse du guerrier qui voit le temps passer loin des siens. L'oeuvre qui suit en est un parfait exemple.
Explications :
-les fumées d'alarme : l'irruption des ennemis aux frontières était signalée de proche en proche, la nuit par des feux, le jour par des fumées.
-la rivière Jiao : rivière située aux confins de l'Empire de Tang, aujourd'hui au Xinjiang, à l'ouest de Turfan (Turpan, ou Tulufan en chinois).
-les veilles de nuit : dans les camps militaires les veilles de nuit étaient annoncées par des coups frappés sur les mêmes vases de cuivre qui servaient à faire la cuisine.
-la cithare de la princesse : ici ce trouve une erreur du traducteur, le poème parle de pipa (un autre instrument à cordes chinois) sorte de guitare.Le pipa est un instrument au son plaintif qui évoque pour les chinois la tristesse de l'exile. L'alusion à la princesse remonte à l'époque Han, où une princesse de la famille impériale fut envoyée loin des siens pour être mariée à un prince barbare. Sur son cheval qui l'emmenait hors de Chine, elle composa un air sur son pipa...
-La porte de jade : il s'agit d'une garnison célèbre qui se trouvait au confins de l'actuel Gansu.
-les grappes de raisin : un des résultats de la conquête du Turkestan (actuels Gansu/Xinjiang) sous les Han fut l'entrée en Chine de la Vigne (de Turfan!!).
Une traduction en anglais est disponible sur le site de l'AFPC (association française des professeurs de chinois).
Toute autre traduction est possible et probable. La langue chinoise classique est simple et complexe à la fois de par sa sobriété grammaticale!
Have Fun!
Une fois n'est pas coutume, il ne s'agit pas d'une oeuvre de maître Li Bai.
Li Qi (李 頎)vècu durant la première moitié du VIII eme siècle (vers 690 jusqu'environ 651) et ne s'est rendu célèbre que pour quelques poèmes sur l'art militaire et la musique...
Fut-il lui-même militaire de carrière, sa biographie ne le dit pas, pourtant de nombreux poèmes de Li Qi évoquent la nostalgie du pays et la tristesse du guerrier qui voit le temps passer loin des siens. L'oeuvre qui suit en est un parfait exemple.
古 從 軍 行
白日登山望烽火,黃昏飲馬傍交河。
行人刁斗風沙暗,公主琵琶幽怨多。
野雲萬里無城郭,雨雪紛紛連大漠。
胡鴈哀鳴夜夜飛,胡兒眼淚雙雙落。
聞道玉門猶被遮,應將性命逐輕車。
年年戰骨埋荒外,空見蒲桃入漢家。
Traduction tirée de l'Anthologie de la poésie chinoise classique, sous la direction de Paul Demiéville.
Ballade Militaire à l'antique
De jour, nous montons sur les hauteurs pour guetter les fumées d'alarme;
Au crépuscule, nous abreuvons nos chevaux au bord de la rivière Jiao.
Quand passe la marmite des veilleurs, dans le vent, le sable et les ténèbres,
On entend la cithare de la princesse et ses sanglots lugubres.
A nos postes frontières, sur mille stades il n'est pas un rempart;
Pluie et neige mêlées emplissent le vaste désert.
Les oies sauvages et leurs appels plaintifs traversent toutes nos nuits;
Et des yeux de nos jeunes mercenaires barbares les pleurs tombent goutte à goutte.
Lorsqu'on vient nous dire que la Porte de Jade est encore assiégée,
Il faut risquer nos vies à la course des chariots légers.
Tous les ans, que d'or de guerriers sont enterrés dans le désert!
A quoi bon voir entrer en Chine les grappes de raisin?
De jour, nous montons sur les hauteurs pour guetter les fumées d'alarme;
Au crépuscule, nous abreuvons nos chevaux au bord de la rivière Jiao.
Quand passe la marmite des veilleurs, dans le vent, le sable et les ténèbres,
On entend la cithare de la princesse et ses sanglots lugubres.
A nos postes frontières, sur mille stades il n'est pas un rempart;
Pluie et neige mêlées emplissent le vaste désert.
Les oies sauvages et leurs appels plaintifs traversent toutes nos nuits;
Et des yeux de nos jeunes mercenaires barbares les pleurs tombent goutte à goutte.
Lorsqu'on vient nous dire que la Porte de Jade est encore assiégée,
Il faut risquer nos vies à la course des chariots légers.
Tous les ans, que d'or de guerriers sont enterrés dans le désert!
A quoi bon voir entrer en Chine les grappes de raisin?
Explications :
-les fumées d'alarme : l'irruption des ennemis aux frontières était signalée de proche en proche, la nuit par des feux, le jour par des fumées.
-la rivière Jiao : rivière située aux confins de l'Empire de Tang, aujourd'hui au Xinjiang, à l'ouest de Turfan (Turpan, ou Tulufan en chinois).
-les veilles de nuit : dans les camps militaires les veilles de nuit étaient annoncées par des coups frappés sur les mêmes vases de cuivre qui servaient à faire la cuisine.
-la cithare de la princesse : ici ce trouve une erreur du traducteur, le poème parle de pipa (un autre instrument à cordes chinois) sorte de guitare.Le pipa est un instrument au son plaintif qui évoque pour les chinois la tristesse de l'exile. L'alusion à la princesse remonte à l'époque Han, où une princesse de la famille impériale fut envoyée loin des siens pour être mariée à un prince barbare. Sur son cheval qui l'emmenait hors de Chine, elle composa un air sur son pipa...
-La porte de jade : il s'agit d'une garnison célèbre qui se trouvait au confins de l'actuel Gansu.
-les grappes de raisin : un des résultats de la conquête du Turkestan (actuels Gansu/Xinjiang) sous les Han fut l'entrée en Chine de la Vigne (de Turfan!!).
Une traduction en anglais est disponible sur le site de l'AFPC (association française des professeurs de chinois).
Toute autre traduction est possible et probable. La langue chinoise classique est simple et complexe à la fois de par sa sobriété grammaticale!
Have Fun!