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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 09:00

double-neuf.jpgVoici une fête assez peu observée aujourd'hui en Chine mais qui culturellement reste très importante.
De son vrai nom "Chongyang jie" (重陽節), ce jour implique le festival du double Yang (par essence tout ce qui est masculin, lumineuse, blanc, actif et impair ; son opposé étant donc le Yin). Le nom populaire de double neuf vient surtout de sa date : le 9eme jour du 9eme mois lunaire (ce qui fait qu'il tombe souvent en octobre).

La fête du Double Neuf peut être considérée comme une fête de fin d'automne et un adieu à la lumière, puisque l'activité principale de ce jour consiste à admirer la nature flamboyante revêtue de son habit de lumière et tout particulièrement les chrysanthèmes.

Pourquoi cette date?
Même si les origines et le but précis de cette célébration restent absolument obscures, on sait de par le Yi Jing ("Traité canonique des mutations", livre ancien de la culture chinoise) que le chiffre 9 est un nombre Yang (lumineux) et que sa répétition (le 9eme jour du 9eme mois), en fait donc un choix hautement propice, ce qui pourrait être l'explication la plus probable au choix de ce jour plutôt qu'un autre.
Mais qu'en plus le chiffre 9 en chinois (Jiu 九) soit homonyme avec le mot "longtemps" (Jiu 久) impliquant par là le souhait que la vie dure longtemps, voila qui conclut définitivement à une date favorable.

Aux origines :
La légende dit qu'à l'époque de la dynastie des Han orientaux (25 - 222) vivait un taoiste du nom de Huan Jing. Un jour son maître lui prédit que le 9eme jour du 9eme mois un désastre s'abattrait sur les siens. Mais le vieux sage lui enseigna aussi comment éviter cette calamité : qu'il emmène au loin sa famille et qu'ils gravissent la plus haute montagne, que chacun porte aux bras un sachet de graines de cannelier (le cannelier est l'emblème de la réussite, entre autre aux examens mandarinaux autrefois), et qu'ils boivent de l'alcool de chrysanthème. Le disciple fit comme on lui avait conseillé et lorsqu'il rentra chez lui retrouva poules et cochons morts.

Ce que l'on y fait :
gateau-double-9.jpgL'occupation majeure de la journée reste fidèle aux conseils du maître taoïste de Huan Jing, les chinois encore aujourd'hui aiment ici et là gravir la colline ou montagne la plus proche(deng gao 登高).
Arrivé au sommet on y dévorera des gâteaux de Chongyang (chongyang gao 重阳糕 : à base de châtaignes, pignons de pin et fruits secs le tout piqué qu'un petit drapeau), le tout arrosé d'alcool de chrysanthème (ou dit "vin de chrysanthème").
La signification du gâteau est encore importante et compréhensible que pour ceux de culture chinoise : gâteau en chinois se dit "gao" (糕) et se trouve être un parfait homonyme du mot haut/hauteur (gao 高), ainsi en mangeant ce gâteau les chinois font le voeux implicite de réussir (ce qui était aussi présent par le sachet de graines de cannelier). C'est une fête qui de ce fait reste assez observée par les étudiants chinois, toujours en mal de trouver une aide quelle qu'elle soit peut-être plus encore qu'en Occident.

De nos jours les chinois ont parfois mis de côté les traditionnels petits gâteaux aux châtaignes pour l'échanger contre un moderne gros gâteau aux chrysanthèmes (dans le style occidental). Vous ne manquerez pas non plus de trouver un gâteau tout en crème et sucre à la mode américaine, couvert de couleurs toutes plus vives les unes que les autres.

Probablement parce que les tombes chinoises  sont traditionnellement implantées sur les hauteurs, selon les régions de Chine, Chongyang Jie est depuis longtemps une autre fête des morts.

Est-ce cela qui a inspiré au gouvernement chinois? Car depuis 1989, le 9eme jour du 9eme mois est devenu la fête nchrysantheme3.jpgationale des aînés en l'honneur des personnes âgées. Les commités de quartiers, associations et autres organismes locaux organisent donc ce jour-là des sorties, fêtes et repas pour les aînés.

Les chrysanthèmes sont les fleurs à l'honneur au cour de ce festival, non pas parce que chez nous elles ornent principalement  les tombes au 1er novembre, mais parce qu'elles sont de saison et la fleur emblèmatique de l'automne pour les chinois. D'ailleurs, le chrysanthème, dans ses multiples formes, est né en Chine...

Note amusante :
Juste pour vous le souligner, la fête du double neuf se croise de temps à autre au hasard de nos lectures ou films chinois...
C'est ainsi que dans le roman "Epouses et Concubines" Songlian l'héroïne admire avec le fils ainé de son époux les chrysanthèmes, alors que la terrible scène finale du film "Cité Interdite" de Zhang Yimou se passe un soir de Chongyang Jie.

Mes sources :
-Chine-Nouvelle
-Wikipedia
-Voyage Chine (non sans quelques fautes)
-China Daily


Les prochaines dates des festivals du double neuf :
16 Octobre 2010
05 Octobre 2011
23 Octobre 2012
13 Octobre 2013
02 Octobre 2014
21 Octobre 2015
09 Octobre 2016

 

Bonne fête et Have Fun!

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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 12:48
Voici une petite nouveauté sur Paris-Beijing, un calendrier des fêtes traditionnelles chinoises ayant lie au cour de l'année qui commence aujourd'hui.

Les fêtes traditionnelles chinoises étant établies d'après le calendrier lunaire, elles ne sont pas fixes d'année en année sur notre calendrier grégorien.
Pour mieux vous y retrouver et peut-être faire coïncider un prochain voyage avec un évènement local, voici un calendrier valable uniquement pour 2009 :


Fête chinoise Date chinoise Date internationnale
Nouvel an Jour 1, Mois 1 26 Janvier 2009
Fête des lanternes Jour 15, Mois 1 9 Février 2009
Fête du Dragon Jour 5, Mois 5 28 Mai 2009
Fête du double sept Jour 7, Mois 7 26 Aout 2009
Fête des fantômes Jour 15, Mois 7 3 Septembre 2009
Fête de la Mi-automne Jour 15, Mois 8 8 Octobre 2009
Fête du double neuf Jour 9, Mois 9 26 Octobre 2009
Veille du Nouvel an Jour 30, Mois 12 13 Février 2010


En espérant que ce calendrier vous soit utile, je vous souhaite encore une excellente année du Boeuf à toutes et tous!



Bonheur, Richesse et Prospérité!
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24 novembre 2008 1 24 /11 /novembre /2008 14:00
L'expression "lotus d'or" exprime depuis des siècles la barbarie des hommes sur leurs semblables, au moins pour celles et ceux qui connaissent la culture de l'Empire du Milieu.

Alors, peut-être vous demandez-vous ce que sont ces tristes mais célèbres lotus d'or...


La petite boutique des horreurs :
Entre fantasme érotique et vision d'horreur, il s'agit tout simplement des pieds des femmes chinoises.

Jusqu'au début du vingtième siècle existait en Chine une coutume : bander les pieds des fillettes (entre l'âge de 4 et 9 ans en général) pour qu'ils ne grandissent plus et prennent la forme allongée et bombée du bouton de la fleur de lotus.

Issue de la grandiose dynastie Song, historiquement reconnue pour la finesse des ses arts autant que pour son incapacité militaire (l'Empire Song fut repoussé du Nord de la Chine vers le Sud par les dynasties dites "barbares" des non-chinois comme les Liao et les Jin), cette tradition vit le jour avec le mouvement Néo-confucianiste qui privilégiait la suprêmacie mâle et l'infantilité permanente de la femme enfermée au gynécé.

Alors, quoi de mieux que d'enfermer les femmes en leur bandant les pieds pour qu'elles ne puissent plus faire preuve d'autant de liberté que durant la dynastie Tang!
L'époque Néo-confucianiste privilégia aussi les chroniques historiques des dynasties passées avec des portraits de femmes vertueuses (piété filiale ou serviabilité mises en avant) et des portraits des mauvais exemples ayant poussés les dynasties passées à perdre le contrat céleste (L'impératrice Wu Zetian des Tang par exemple).


Descendre aux Enfers pour le prestige de la Famille:

Sans entrer dans les détails (ceux qui en veulent pouront trouver des tas de rapports plus précis sur le sujet, à commencer par maître Van Gulik, docteur es-érotisme chinois), le bandage des pieds des petites et jeunes filles étaient une torture physique et morale.
Tout commençait par un "repliage" des 4 petits doigts de pieds sous le gros orteil, le tout retenu par un bandage serré. Puis une fois que ceux-ci prenaient leur place, on accentuait le galbe du pied avec un objet circulaire placé sous la plante du pied.

Mais plus jamais la jeune fille, puis la femme, ne pouvait ôter ses bandelettes, cachant ainsi l'horrible atrophie de son pied sous la forme si belle d'un bouton de lotus.


Selon de nombreux auteurs classiques, comme Zhu Xi (magistrat chinois du Sud de la Chine au 12eme siècle), la pratique de cette coutume était un moyen de répandre la culture chinoise et la séparation entre les hommes et les femmes... D'autres voyaient aussi dans cette pratique le meilleur moyen de préserver la chasteté des femmes.

De même, la taille du "lotus d'or" obtenu importait sur le destin futur de la jeune fille. Plus petits ses pieds étaient, plus grand serait la fortune de sa famille via le prestige de son mariage!

Ainsi une jeune fille aux pieds normaux (non-bandés) n'aurait pas trouvé "chaussure" à son pied.


La chance fut pour quelques ethnies non-chinoises comme les Hakka et les Mandchous qui ne virent jamais leurs femmes subirent de telles douleurs.

Chez les Hakka les femmes travaillaient dur aux champs, remplaçant souvent les hommes dans certains travaux. Alors que chez les Mandchous, les femmes pouvaient avoir un pouvoir important au sein de la famille.
Quand les Ming furent renversés par les Mandchous et que s'installa la dynastie étrangère des Qing sur le trône des fils du Ciel, les femmes Mandchous trouvèrent un moyen simple et moins contraignant pour avoir la même démarche chancelante et légère que les chinoises aux pieds bandés. Elles inventèrent une chaussure au talon central... Sans pour autant se priver de leur pouvoir et de leur liberté!

Chinoise vers 1900, détail d'une carte postale du Caporal Paoli.

Fantasme occidental :

Après être devenus le fantasme de tous les chinois, représentés sur toutes les gravures érotiques produites dans l'Empire du Milieu, les Lotur d'or arrivèrent en Europe via les bibliothèques des Libertins et commencèrent à faire rêver les occidantaux sur ces merveilleuses femmes chinoises.

Exemple même ce qu'était cette image pour les hommes blancs au début du 20eme siècle, les cartes postales du caporal Paoli représentent en grand nombre des femmes chinoises aux pieds bandés!


Un grand pas vers la liberté :

C'est dès 1902 qu'un édit impérial interdit la pratique barbare des pieds bandés.

Pourtant, encore ces dernières dix années, il était occasionnel de croiser une petite dame aux lotus d'or en Chine. Pas que toutes ces grands-mères soient centenaires, mais l'édit impérial ne sera réellement appliqué qu'en 1911. Puis le temps prenant toujours son temps... ce ne sont que les petites filles nées après les années 1920 et 1930 (comme Chao Ching Li, auteur du "Palanquin des Larmes") qui échapèrent à cette barbarie.


1949-1950 et l'avènement du président Mao apportèrent en supplément l'interdiction du mariage forcé pour les jeunes filles mineures.

Aujourd'hui encore, le mariage est même presque impossible en Chine pour les femmes de moins de 20 ans (22 pour les hommes). "Presque" car il existe toujours des exceptions qui passent à travers les mailles du filet entre autre dans les provinces et régions autonomes comme au Ningxia...<


Note :
On l'oublie, mais Taiwan faisait à l'époque partie de la "Chine". Cette coutume se trouve donc aussi avoir été mise en application sur l'ancienne Formose. La ville de Da Dau Cheng était d'ailleurs connu pour ses prostitués et femmes de compagnie toutes jeunes et aux pieds bandés. Elles auraient été immortalisées en 1920 par la revue "National Geographic"...


Sources :

-Rovert Van Gulik, La vie Sexuelle dans la Chine Ancienne, Gallimard.

-Wikipédia

-Deux roues dans l'Empire du Milieu

-Les pieds bandés des fillettes de Chine



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22 septembre 2008 1 22 /09 /septembre /2008 18:55
Dans la tradition chinoise, il existe quelques fêtes estivales capitales qui malgré le temps et le communisme se produisent toujours au sein des familles. L'une d'elles est si célèbre en Asie qu'elle s'est aussi installée au Japon sous le nom de Tanabata, ou encore en Corée (Chilseok)... Il s'agit de la fête du double sept, Qiqiaojie 乞巧节.


Mais qu'est-ce dont?

Le septième jour du septième mois célèbre la date annuelle à laquelle la Voie Lactée réunie la constellation du bouvier et celle de la tisserande. Cette réunion, comme un pont d'étoiles entre les deux constellations, n'a lieu qu'une fois l'an, d'où son importance.

Il s'agit d'une fête très populaire à travers l'Asie, surtout parmis les enfants et les jeunes. Cette festivité est quelque fois comparée à la Saint-Valentin chinoise pour deux raisons. D'une part la légende à laquelle elle se ratache est celle d'une histoire d'amour, d'autre part traditionnellement les jeunes-filles montraient ce jour là leur compétence domestiques en vue de trouver un futur mari.


Une légende comme point de départ :

Tout vient de cette légende qui régit déjà quelques autres fêtes chinoises, dont le festival de la mi-automne, celle du Bouvier et de la Tisserande. Evoquée déjà dans le Shijing (le livre des Odes), ce classique de la littérature chinoise qui compile les plus anciens poèmes de la civilisation du Milieu, elle forme une des bases de la culture chinoise.

L'histoire commence ainsi :
Il y a très longtemps vivait sur Terre un pauvre bouvier solitaire, orphelin, chassé de chez lui par une belle-soeur sans coeur, qui cultivait sans relache son petit lopin de terre, avec pour unique compagnon un vieux buffle qui le comprennait et lui parlait comme un humain.
Très haut dans le ciel, la Tisserande, septième fille de l'Empereur Céleste, travaillait aussi sans relache à sa peine : tisser les nuages du ciel.
Un jour, les sept filles célestes descendirent sur terre se baigner dans la rivière, tout près de laquelle habitait le bouvier. Celui-ci en se rendant à son champs les vit s'ébattre dans l'eau et admira leur beauté. Il remarqua en particulier la plus jeunes des sept.
C'est alors que son buffle lui souffla l'idée de voler les vêtements des nymphes célestes. Le bouvier suivit son conseil et chaparda un des habits. Les sept soeurs l'ayant vu, elles sortirent de l'eau et s'habillèrent en âte. Seule resta dans l'eau la plus jeune, la Tisserande, celle dont le Bouvier avait pris le vêtement.
Le Bouvier lui proposa donc de lui rendre sa robe en échange de sa main. La Tisserande accepta et l'épousa.

Des années plus tard, mariés et parents de deux jeunes enfants, le bruit vola jusqu'aux oreilles de l'Empereur Céleste que sa plus jeune fille avait quitté sa tâche céleste pour vivre avec un humain. Furieux, il fit pour les séparer et faire voler en éclat cette union.
Enlevée à sa famille, la Tisserande rentra en larmes sous bonne garde au palais céleste.
De son côté, le Bouvier partit à sa recherche, emportant ses enfants dans deux paniers. Quand il arriva aux portes du Palais, de colère l'Empereur Céleste fit jaillir un fleuve impétueux dans le ciel, la Voie Lactée.
Depuis ce jour l'étoile de la Tisserande est continuellement séparée de celle du Bouvier par le passage de la Voie Lactée.

Mais devant la peine de sa fille et son refut de reprendre son travail céleste, l'Empereur du lui concéder un jour par an pour revoir son mari et ses enfants.


C'est pourquoi le 7eme soir du 7eme mois, les pies forment un pont aux deux amoureux pour leur permettre de se rejoindre. Autour de l'étoile du Bouvier, Altaïr,  on peut apercevoir deux autres plus petits astres scintillants, ce sont ses enfants qui attendent de revoir leur mère.


Cette histoire berce depuis des millénaires le coeur des chinois.
Depuis très longtemps, les pies sont considérées en Chine comme étant porte-bonheur (surtout quand on en voit deux, mais les pies sont toujours en couple), elles symbolisent aussi l'union fidèle, tout comme les canards.


Traditions chinoises de la fête :
Dans la fête des compétences, les jeunes filles devaient (surtout autrefois) montrer leur valeur en vue de se marier. Alors elles faisaient une offrande à la Tisserande, pour que leur vie future de couple soit aussi réussie que la sienne.

L'offrande consistait en fruits, fleurs, thé et poudre de riz que l'on disposait dans la cour de la maison en l'honneur de Niu Lang (le Bouvier) et Zhi Nu (la Tisserande). Puis la jeune fille de maison jetait la moitié de la poudre de riz sur le toit de sa maison et gardait l'autre partie pour son utilisation et celle des femmes de la maisonnée. Ainsi elles devenaient liées à la Tisserande par leur beauté.

De nos jours, la fête concerne surtout les jeunes amoureux. Comme à Noël, à la fête des lanternes ou encore à la Saint Valentin, les restaurants sont pris d'assaut, les chocolats font autant recette que les bouquets de roses rouges et tout le monde rêve d'une soirée en tête à tête.
Alors on fait un voeux à la Tisserande et au Bouvier, celui de trouver l'être aimé pour les célibataires, ou celui de rester éternellement avec la perle rare que l'on a déjà trouvé!


Traditions japonaises de Tanabata :
De l'autre côté de la mer, les japonais célèbrent aussi la même légende, mais de façon différente et à une date légèrement divergeante.

Tout d'abord, les japonais suivent scrupuleusement le calendrier international, ainsi Tanabata se trouve fêté le 7 Juillet ou le 7 Août de chaque année, sans date alléatoire comme les chinois.
Si vous lisez des manga, vous devez déjà savoir que ce jour-là japonaises et japonais de tout âge se vêtissent de leur plus beau Yukata (kimono d'été en coton), jouent avec des pétards et vont voir les feux d'artifices.

L'autre tradition consiste à accrocher des voeux écris sur des papiers (tanzaku) sur une branche de bambou pour que le Bouvier et la Tisserande les réalisent. Dans la nuit, ou le lendemain, on brûle la branche et les tanzaku pour qu'ils parviennent aux cieux.

Si vous avez lu Nana, vous savez aussi que malheureusement la fête de Tanabata tombe en pleine saison des typhons et tempêtes et se trouve souvent annulée ou reculée pour les soirées de feux d'artifices.


Dates des prochaines fêtes du double sept en Chine :
2008 - 7 Août
2009 - 26 Août
2010 - 16 Août
2011 - 6 Août
2012 - 23 Août


Les divers noms donnés à la fête :
La nuit des sept (七夕 qixi)
L'anniversaire de la septième soeur (
七姐誕 qijiedan)
La nuit des compétences (
巧夕 qiaoxi)
Le festival des compétences (
乞巧节 qiqiaojie) : nom le plus courant!


Articles liés :
Nana, le manga d'Ai Yazawa.
Ayashi No Ceres, ce manga de Yuu Watase reprend la légende de la robe de la Tisserande volée par le Bouvier pour en faire une tragédie familiale.

La fête des Lanternes
Le festival des fantômes
La fête de la Mi-automne


Have Fun!!

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21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 19:48
Comme tous les peuples, les chinois ont toujours craint les fantômes et autres revenants, les contes et récits fantastiques de la littérature classique chinoise sont peuplés de guhunyegui (孤魂野鬼 - "esprits orphelins et fantômes sauvages") et autres esprits malveillants n'hesitant pas à se venger de leur pauvre sort sur d'innocents vivants.

Se situant au milieu de ce bestiaire aussi bien fourni que son cousin japonais, voici venir le festival des fantômes, une date estivale qui depuis environ 2000 ans colore de lumière la 15eme nuit du 7eme mois lunaire.


Une fête principalement populaire :
Selon la pensée populaire, Diguan Dadi , Gouverneur terrestre, célèbre son anniversaire le 15eme jour du 7eme mois (ce qui tombe souvent entre aout et septembre selon le calendrier lunaire). Tous les ans, pour cette fête, il ouvre les portes des enfers et libère les fantômes des âmes en peine, retenues aux Enfers pour cause d'une mort violente ou d'une vie de mauvaises actions.
C'est pourquoi tout le monde dépose boisson et nourriture à l'attention des esprits, pour leur offrir réconfort et leur demander protection (surtout pour ne pas se faire attaquer), et banquette toute la nuit dans la joie et la bonne humeur.

Traditionnellement on pense que Yin et Yang, principes sombre et lumineux, mort et vivant, froid et chaud, s'associent pour former l'univers mais que trop de Yin et trop peu de Yang entraîne un déséquilibre néfaste au Monde. Hors les fantômes sont par essence Yin et les vivants sont Yang (avant d'être Yin si on est une femme...). Les recommandations de ce jour spécial sont de ne pas trop s'activer en extérieur et d'honorer proprement les esprits.

Pour cette raison, on connaît ce festival sous le nom de Guijie, ou littéralement fête des fantômes.


Les Origines :

Une fête bouddhiste :
Cette tradition est la sinisation de la fête bouddhiste d'Ullambana.
Le sûtra Ullambana est le nom du texte religieux bouddhiste donnant la solution pour "sauver ceux qui sont suspendus à l'envers", manière imagée de présenter les âmes en peine des défunts non-honorés.

Importée, cette célébration s'est installée sur le sol de l'Empire du Milieu relativement tard. On note une première influance dès l'époque des Han (début de notre ère), première vague du Bouddhisme sur la Chine.
Mais l'inscription définitive dans les traditions se fait il y a environ 1500 ans, à l'époque de la dynastie du sud Liang (époque dite des 6 dynasties : Song, Liang, Qi, Chen, Wei et Zhou) ou de la dynatie du nord Wei (selon des sources divergeantes, mais cela implique la même époque).

Une fête taoiste :

Dès cette époque, les anales de la dynastie des Wei du Nord attestent l'assimilation taoiste de la fête par l'utilisation du nom de Zhongyuanjie. Zhongyuanjie fait appel à la division traditionnelle du calendrier taoiste en trois périodes pour l'année.
La première période, 上元 shangyuan, est régie par le Gouverneur céleste (Tianguan 天官), la fête des lanternes en célèbre l'anniversaire. La seconde période, 中元 zhongyuan, est régie par le Gouverneur terrestre (Diguan 地官), célébré par Zhongyuanjie. Enfin, la troisième et dernière période, 下元 xiayuan, est régie par le Gouverneur des Eaux (Shuiguan 水官), sa fête se célèbre le 15eme jour du 10eme mois de l'année lunaire.

Parallèlement, les prêtres taoistes sont aussi connus depuis des centaines d'année en Chine pour être des pourfendeurs de démons, des exhorcistes en puissance. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le seul moine de la série de trois films "Histoire de fantômes chinois" est taoiste...


Un banquet d'anniversaire :

Pour honorer le Gouverneur terrestre, autrement dit le Dieu des Enfers pour les taoistes, et les âmes errantes des défunts non-honorés pour les Bouddhistes, on dresse en ce jour des banquets.

Les banquets bouddhistes, yulanpenhui, sont uniquement végétariens selon la tradition bouddhiste et se déroulent exclusivement dans le cadre des temples et monastères.

Les banquets appelés pudu
se déroulent souvent à la faveur de la nuit et marquent l'association de deux des grandes religions de la Chine, taoistes et bouddhistes priants souvent de concert pour libérer les défunts.
Le sens même du nom de cette seconde cérémonie signifie "passage", illustrant l'acte de délivrance des fantômes, le changement d'impurs en purifiés.

De grands banquets  (ou grands pudu) ont lieu devant les temples généralement le 15eme soir du 7eme mois. Ils sont remarquables par le dépot d'une grande lanterne sur une longue perche de bambou sur le côté du temple qui signifie que les démons, fantômes et autres esprits errants sont invités à la fête. Plus la hampe est haute, plus le festin prévu est important...
Pour tenir en respect les esprits perturbateurs, on dispose un autel en papier et trois figurines de papiers représentant le Dieu du Sol, le Dieu des montagnes et enfin Zhong Kui le roi des fantômes, un esprit dont le visage est si laid qu'il effraie tous les esprits.
On place aussi des talismans pour protéger les convives humains, tels des épées, des miroirs ou des ombrelles, tous en papier.

De même pour honorer les invités fantômatiques, des tablettes de papier remplacent les tablettes ancestrales de ses créatures "sans-nom".
Il est courant que dans la tradition asiatique on puisse se délivrer d'un fantôme à partir du moment où l'on a pu trouver son nom, preuve ainsi que l'on se souvient de lui!

Le banquet se cloture avec la danse de Zhongkui, le pourfandeur de démons. Interprétée par un moine taoiste ou un acteur de troupe de théâtre, aucun humain n'y assiste pour sa sécurité car le but n'est ni plus ni moins de détruire tout esprit malin qui aurait la délicieuse idée de vouloir rester sur place!


Pour autant, en Chine la tradition accorde au 7eme mois d'être celui des fantômes. Rien n'empêche les habitants d'un quartier, les résidents d'un immeuble, les propriétaires d'un commerce de faire leur propre banquet tout au long du 7eme mois, avec le concours de moines, auquel les riverains sont conviés.

Les Pudu les plus réputés du monde chinois se trouvent à Taiwan, Hong Kong et Singapour.

Plats de cérémonie :
Qui parle de banquet pense immédiatement recettes et mets succulants. En Chine l'art de la table étant synonyme de "vivant", il va de soit qu'il accompagne toute cérémonie.
Pour célébrer les défunts on met la viande, en particulier le porc, à l'honneur. A la différence des banquets bouddhistes, aucune restriction n'est faite sur les plats servis aux convives. Au contraire, plus la viande est grasse, plus cela est bon signe.

Pour l'occasion, les éleveurs engraissent leurs porcs en prévision des grands pudu de Zhongyuanjie. Et au moment de présenter l'animal entier sur la table de banquet, roti et laqué, on oubliera point de lui placer une sucrerie dans le museau pour qu'il ne médise pas de son maître devant le Gouverneur terrestre (qui reste après tout le Dieu des Enfers!).

Un autre festival des lanternes :


Enfin, dans la région de Shanghai on dépose cette même nuit des lanternes en formes de lotus sur les eaux du fleuve Pu à la mémoire des noyés.
La tradition veut aussi que cette même nuit (nuit de pleine lune), on honore la mémoire du plus célèbre des poête chinois, Li Bai, qui se serait noyé un soir de pleine lune en voulant embrasser le reflet de la belle nocturne sur l'eau. Li Bai avait justement la réputation de copieusement abuser de l'état de l'ivresse pour écrire ses vers.

Certains font un rapport entre Shangyuanjie (la fête des lanternes) et Zhongyuanjie entre le fait que les lanternes de la première célébration sont suspendues, alors que celles de la seconde sont posées.

Dans d'autres régions du Monde chinois, notamment Taiwan, on brûle du papier monnaie pour honorer les ancètres, comme à la fête des Morts (Qingmingjie). Zhongyuanjie devient alors une fête de plus pour faire preuve de piété filiale, vertu primordiale pour la culture chinoise classique.


Superstitions?
Recommandations :
Ne pas célébrer de mariage le 7eme mois de l'année.
Ne pas déménager le 7eme mois de l'année.
Ne pas faire d'activités extérieures trop intenses le 7eme mois de l'année.
Ne pas fréquenter de lieux peu susceptibles d'être néfastes (lieux de morts violentes, prisons, abattoirs,...).

Ces recommandations traditionnelles du Zhongyuanjie feraient sourire celui qui n'a jamais vécu un été en Chine, en Corée ou au Japon, cela va de soit.
Mais qui connaît le climat exhuberrant de l'été asiatique, terriblement chaud et inconfortablement humide, comprendra qu'il peut en faire s'agir que d'une présence d'esprit! (sans humour volontaire)

Se retrouver tard le soir, à la fraicheur de la nuit, voila une chose qu'il est encore courante même à Pékin en été. Loin de penser forcément à célébrer les fantômes, les chinois se délacent de la chaleur quotidienne sur les trottoirs de leur quartier, une bière dans une main, une tranche de pastèque dans l'autre, discutant des faits divers avec les voisins ou les passants.



Dates des prochains festivals :
2008 - 15 Août
2009 - 3 Septembre
2010 - 24 Août
2011 - 14 Août
2012 - 31 Août


Lien externe : la fête d'O-Bon (ou Urabon) est la transition littérale de Ullambana au Pays du Soleil Levant et se tient aussi durant la période estivale, du 13 au 15 juillet. C'est une fête bouddhiste plus accès sur la piété filiale et la réunion de famille.


Have Fun!!

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1 octobre 2007 1 01 /10 /octobre /2007 10:24
En ce lundi début le mois d'octobre, nous sommes d'accord. Mais savez-vous aussi qu'il s'agit de la fête nationale chinois?

A Pékin, ce matin se déroulait la commémoration du 58eme anniversaire de la fondation de la République Populaire de Chine. C'est en effet le 1er octobre 1949 que Mao Zedong proclama la création de la République Populaire de Chine du haut du balcon de la porte Tian'an, face à la place Tain'an men.

1er-octobre-1949.jpg

Comme chaque année, des chinois ont fait le voyage depuis leur province natale pour venir, à l'aube, assister au lever de drapeau sur la place Tain'an men. Cette année, sous la pluie et la grisaille.
Suit  plus tard le défilé des troupes le long de l'avenue Chang'An, comme chez nous en France l'armée défile au 14 juillet sur les Champs Elysées.

La fête nationale en Chine marque surtout la seconde semaine d'or de l'année. La semaine d'or, pour les chinois, c'est  les vacances offertes par l'Etat. Et à cette occasion on en profite pour voyager. Chacun à son budget, qu'on  visite un parent pas si éloigné ou bien qu'on parte en périple vitesse grand V à travers le pays, la semaine d'or du 1er Octobre c'est aussi les seules vacances des écoliers et étudiants avant celles de Printemps (Janvier-Février). 

Ainsi imaginez une marrée humaine de plus d'un Milliard de voyageur!
Non, je vous rassure, tout le monde ne voyage pas, mais sur cette semaine tous les trains, avions, bus à réserver sont pleins! La Cité Interdite est noire de monde et résonne du bourdonnement insessant des voix des guides chinois. Même les parcs ne résistent pas à l'invasion, que ce soit à Pékin comme à Suzhou.
Car si certains provinciaux profitent de cette semaine pour monter à la capitale et faire leurs honneurs à la dépouille du grand timonier, d'autres, comme les étudiants, filent par bus entiers piétiner les lieux les plus célèbres de Chine. De Xi'an à Suzhou, de Shanghai à Guilin, de Hong Kong à Ping Yao, des marches du Tai shan jusqu'aux pentes escarpées du Hua shan, la Chine vibre sous l'assault culturel d'un peuple à la curiosité trop longtemps étouffée. 

Selon Xinhua, l'agence de presse officielle, le chiffre prévisionnel de quelques 1,7 million de personnes est envisagé à Pékin pour cette semaine, et plus de 150 millions de voyageurs sur l'ensemble du territoire.

Moralité, ne commencez pas un voyage en Chine lors de la semaine du 1er Octobre, pas plus lors de la semaine du 1er Mai (autre semaine d'or de l'année en Chine, mais aussi au Japon d'ailleurs!!). ^__- 


Have Fun!!


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25 septembre 2007 2 25 /09 /septembre /2007 20:23

Le 15eme jour de la 8eme lune... c'est ainsi que les chinois définissent ce grand jour qu'est la fête de la mi-automne!

Image Hosted by ImageShack.us中秋节 (zhongqiujie) ou la fête de la lune est une fête familiale très importante en Chine. De nos jours encore, personne ne rate Zhongqiujie en Chine. Que l'on soit proche des siens ou pas, tout le monde espère que la nuit de la fête de la mi-automne sera dégagée pour pouvoir admirer l'astre roi de cette nuit : la pleine lune.
A cette occasion, on téléphone aux membres éloignés de la famille. Les parents téléphonent à leurs enfants au loin, les enfants appellent leurs parents, frères, soeurs, oncles, tantes... et tous le monde se parle en observant la pleine lune, à défaut d'être proches.

undefinedPour célébrer cette fête, les chinois ne sont pas sans penser à manger.Le soir de Zhongqiujie, on grignote des cacahouettes à la cannelle, des fruits (c'est la saison des moissons, le caractère Qiu de l'automne () désigne les céréales et le feu) et on adore tout particulièrement dévorer cette nuit là des gâteaux de la lune, les yuebing 月饼. Les Yuebing sont des sortes de palets ronds de pâtes de farine de blé fourrés avec différentes choses ...
Traditionnellement, les Yuebing sont fourrés à pâte de graines de lotus, on en trouve aussi à la purée de haricots rouges, à la crême de soja, noix de coco, voir même au chocolat (chocolat chinois... je précise!). Pour un occidental c'est un gâteau qui n'a rien à voir avec ceux de chez nous, c'est bouratif et ettouffant. Mais les chinois en rafolent et pour eux passer Zhongqiujie sans Yuebing, c'est comme célébrer quelque chose chez nous avec de l'eau!! ^__-

Mais pourquoi cette date?

Il semble qu'astronomiquement parlant la Lune soit la plus belle et la plus peine ce jour là dans l'année. C'est au moins ce que disent les chinois qui veulent oublier les légendes...

Les autres nous racontent la vieille légende de Hou Yin et Chang'E, terrible histoire de pouvoir et d'amour à l'issue de laquelle Chang'E, épouse du légendaire roi Hou Yin, but l'élixir de longue vie et devenue immortelle s'envola pour la Lune. Depuis, les chinois racontent aux enfants qu'en observant bien la lune, le soir du 15eme jour du 8eme mois, on peut apercevoir Chang'E dans son palais...

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Pour les chinois, n'oublions pas, l'univers se divise en deux fondements : Yin et Yang. Le Yin est féminin, obsure, le Yang est masculin et lumineux. La Lune est de par cette définition Yin et le Soleil Yang, ainsi on raconte qu'au départ la fête de la mi-automne, fête en l'honneur de Chang'E, était célébré uniquement par les femmes et interdites aux hommes.

C'est aussi une fête à la quelle on peut rattacher la construction des fameuses portes-lune dans les jardins chinois. Après tout, qu'il y a -t-il de plus beau que la pleine lune montante s'inscrivant dans le cercle parfait d'une porte-lune dans l'ordonnance un jardin parfait?

Depuis quand ?
La fête de la mi-automne est assurée depuis l'époque des Printemps et Automnes... il y a plus de 2600 ans!
Pour ce qui est de la forme actuelle de la fête, on remonte moins loin. On pense que le Yuebing est apparu sous les Tang (8eme siècle de notre ère) une légende remontant à la chute de la dynastie mongole des Yuan raconte une autre version.
Selon cette légende, des fonctionnaires chinois se rebelèrent contre l'autorité étrangère. Pour ce faire, comme la fête de la lune approchait, ils firent fabriquer des gâteaux spéciaux ,ayant la forme ronde de l'astre nocturne, dans lesquels ils cachèrent leurs plans d'attaques. Le nuit fatidique, ils distribuèrent entre eux les gâteaux et réussirent leur révolte. C'est ainsi qu'une nouvelle dynastie s'instaura et prit le nom de "Ming" (brillant, lumineux en chinois et qui s'écrit avec les idéogrammes du soleil et de la lune côte à côte : ). Ainsi selon cette version, on mangerait encore de nos jours les Yuebing pour commémorer cette nuit.

Pour les curieux qui aimeraient goûter aux Yuebing, sans être en Chine en cette période de l'année, sachez que dans les épiceries chinoises, à l'approche de septembre, vous pouvez en trouver. Pour les plus aventureux, je peux aussi vous mettre la recette en ligne! ^__-

Cette année, en 2007, la fête de la lune tombe le 25 septembre, pour 2008 elle sera à célébrer le 14 septembre!

Bonne fête de la lune!
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P

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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 08:50
Aujourd'hui, comme tous les 8 mars, la Chine fête la journée de la Femme. La première célébration de cette fête, originaire des Etats-Unis, a eu lien en 1924 à... Canton! Et non, ce n'était pas Pékin.
A l'époque, il faut tout de même préciser que Pékin, comme une grande partie de la Chine, était aux mains des seigneurs de guerre et que le pays s'enlisait vers une guerre civile. Les voix des femmes de cette époque s'élevèrent contre les seigneurs de guerre et contre la polygamie.

C'est avec l'avènement de Gouvernement Communisme en Chine que la date du 8 Mars devient la fête officielle pour la journée des femmes chinoises. Et c'est seulement depuis 1977 que l'ONU l'a décrétée journée internationale pour la paix et les droits de la femmes.

En Chine, pour ce jour, la plus part des femmes ont leur journée offerte par leur patron, ou au moins l'après-midi. Mais je n'ai pas vérifié si les femmes chauffeurs de taxi roulaient ou pas... A la maison, les maris et enfants essayent de faire la cuisine et la vaisselle, au moins ce jour là, et offrent un joli cadeau à la reine des lieux. Et dans les rues, à la télévision, dans tout le pays, ce n'est que rappels de la journée en cour.

Certains pourront penser que c'est assez macho et misogynes de la part des hommes, des patrons, de faire un effort uniquement ce jour là. On peut le voir ainsi, c'est vrai. Mais je pense que c'est aussi mieux que rien. Il faut aussi que les femmes fassent elles-même le pas... Il y a toujours, voir de plus en plus, une grande différence entre la Chine des villes et la Chine des champs...

Ce jour là, Pékin réunit aussi, au palais du peuple, des femmes de toutes les minorités ethniques. Une gentille manière de ce souvenir que la Chine... ce n'est pas que des chinois Han!!

Je soulignerai encore, en Chine on ne peut pas rater ce jour-là. Pendant des années, j'ai ignoré, en France, que le 8 mars était la journée de la femme... En Chine on me l'a apprit. Depuis dix ans, je vois effectivement quelques manifestations pointer leur nez, mais on y pense pas autant qu'en Chine. Ce jour est maintenant entré dans le patrimoine chinois, certainement encore plus que la Saint-Valentin et autant que la journée international du travail!


Quelques Lectures :


undefinedPour finir cet article... je vais vous proposer, une fois n'est pas coutume, quelques lectures qui pourrons vous en apprendre plus sur le sujet sensible de la place de la Femme en Chine, et ce depuis plus de 2000 ans.

Le premier est un livre qui n'est plus si jeune mais toujours une bible sur le sujet. Il se lit comme un roman car les différentes histoires de femmes qu'il comporte sont écrites comme des nouvelles. Chacune à pour héroïne une femme, plus ou moins importante de l'histoire de Chine. Il nous trace ainsi quelques 2000 ans d'histoire.
Ce livre à pour titre : la Femme au temps des Empereurs de Chine, par Danielle Elisseeff. Il doit être disponible en livre de Poche. La première édition date de 1988 chez Stock.


Le deuxième est un journal... certains d'entre vous en ont certainement déjà entendu parlé...
mayan-pt.gifLe journal de Ma Yan.
L'histoire d'une petite fille, vivant dans le Nord-Ouest de la Chine, au Ningxia, dans une famille de paysans. C'est l'exemple même de cette vie des femmes chinoises qui n'a pas beaucoup changé dans les campagnes. Une fille n'est bonne qu'à être mariée, et dans la pensée traditionnelle une fille est élevée pour les autres. Mais Ma Yan a une soif d'apprendre et son plus grand problème viendra du fait que sa pauvre famille ne peut nourrir tout le monde avec seulement un travailleur pour trois enfants à l'école. Ma Yan doit se sacrifier pour ses frères...
Mais un jour, la maman de Ma Yan, illettrée mais pas pour autant idiote, croise dans son petit village un journaliste européen. Alors, elle s'empresse de lui donner le journal de sa fille, alors partie travaillée dans une ferme voisine.
Ce journaliste n'est autre que Pierre Haski, correspondant en Chine pour le journal Libération. Après traduction, le petit cahier de Ma Yan se révèle être un trésor, l'histoire au jour le jour d'une écoliére de 16 ans dans une région oubliée de la Chine.

La suite, c'est la publication du journal en un livre, la création d'une association, les Enfants du Ningxia (宁夏孩子), et la popularité de cette petite fille privée d'école qui rêve de devenir professeur. Pour l'achat du journal, comme du livre qui va suivre, une partie des droits d'auteur sont versés à l'association les Enfants du Ningxia. Cette association finance des bourses scolaires dans la région du Ningxia, pour les enfants de familles pauvres comme celle de Ma Yan.
Vous allez me demandez l'éditeur... il me semble que depuis quelques années, vu la popularité (mondiale!! le livre est traduit dans une multitude de langue... et même publié en Chine), vous le trouverez en livre de poche.

mayan-soeurs.gif
Le troisième livre est en quelque sorte une suite au Journal de Ma Yan.
Il s'agit d'un livre de Pierre Haski, "Ma Yan et ses soeurs". Il nous raconte le destin des autres enfants, qui n'ont pas tous eu la même chance que Ma Yan, les destins des autres filles du Ningxia. Et ce que la publication du Journal et la création de l'association ont changé dans la vie de ces écoliéres, de leurs familles.
Il est publié chez Ramsay, et peut-être depuis en édition poche. C'est un livre tout aussi touchant que le précédent et à ne manquer pour rien au monde.




undefined Pour continuer, dans un style plus citadin, je vous propose "Shanghai Baby" de WeiHui. Nous changeons totalement de registre. Il s'agit d'un roman, un roman légèrement autobiographique.
Mais il faut surtout savoir, c'est que ce livre a été interdit en Chine. Il faut avoué que l'auteur est un peu provocatrice avec son personnage sans tabou,  Coco, à la soif de vivre aussi grande que le  Monde.  C'est dans la Shanghai d'aujourd'hui qu'elle vit, une ville mélangeant la tradition et un modernisme à fleur de peau, avec une forte présence étrangère... dont Mark, l'amant allemand de Coco.
Ce n'est pas mon roman préféré, l'atmosphère y est endiablée, électrisée et sulfureuse. Pleines des couleurs des néons des boites de nuit et de l'odeur de la ville chinoise. Mais c'est un regard neuf sur le monde actuel, sur une ville bien plus cosmopolite que Pékin, par un auteur Jeune (Weihui est née en 1973...)
Si ce roman vous intéresse, il est publié depuis quelques années aux éditions Philippe Picquier.


undefined Pour faire vite, je vous signale aussi Shan Sa, auteur chinoise qui écrit dans la langue de Molière. Elle a quelques romans, très populaires en France ces dernières années,  à son actif comme "Impératrice" qui vous narre l'histoire d'une des rares impératrices chinoises à avoir régné sur la Chine.

Pour finir, je ne saurai oublié Su Tong, auteur chinois qui aime à se pencher sur les destins des femmes en Chine. Il n'est rarement joyeux, malheureusement, mais son époque favorite, des années 1920 à l'arrivée de Mao au pouvoir, ne fut pas toujours très gaie. Il est, entre autre, l'auteur de "Epouses et Concubines", porté à l'écran par Zhang Yimou, avec Gong Li dans le rôle de son héroïne.






Pour cette fois, ce sera tout!! Alors bonne journée chez vous!


Bonne journée et Have Fun!!
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5 mars 2007 1 05 /03 /mars /2007 19:00
undefinedJe pense qu'aucun de vous n'a manqué de se souvenir, en partie certainement grâce à la télévision, que samedi dernier, 3 du mois de Mars, était jour de pleine lune. A cette occasion, première pleine lune de l'année lunaire débutée le 18 février, les chinois célébraient aussi la fête des lanternes YuanXiao Jie (元宵节), clôturant ainsi les 15 jours de fêtes du Nouvel An Chinois.

Hors, ce soir en faisant ma lecture quotidienne des sites d'information chinois, j'ai découvert, en plus de la tradition de fêter la première pleine lune (déjà, en soi, compréhensible quand on sait combien les chinois aiment la forme ronde et complète de la pleine lune), l'origine même de cette très ancienne tradition.

Selon un journaliste de Xinhua, cette habitude remonte à la deuxième dynastie impériale chinoise, les Han. Ainsi, il nous confie que sous la dynastie des Han de l'Ouest (de -206 jusqu'en 9 de notre ère, avant la révolte de Wang Mang qui provoqua le départ de la cour impériale pour Luoyang, abandonnant Chang'an - alias Xi'an -), les bouddhistes, qui commençaient à se rependre en Chine, avaient la coutume d'allumer des bougies et lanternes la nuit durant de la première pleine lune de l'année. Ils saluaient ainsi les génies et priaient en observant les reliques de Bouddha (que logiquement tout temple ou pagode se doit de renfermer, le plus souvent un bouddha ou bodhisattva).

L'empereur, apprenant cette coutume, ordonna qu'on fit de même dans tout le palais et les temples du pays afin de s'attirer les bonnes grâces des esprits et génies et leur rendre hommage.
Depuis ce temps, la tradition a continuée et évoluée... C'est aussi un peu la "Sainte Luce" des chinois, illuminant la nuit pour appeler la lumière du printemps qui fait renaître toute plante.


undefined Une autre tradition, lors de cette nuit, serait de s'amuser à comprendre le sens caché des caractères écrits sur les lanternes. Il est évidant que cette dernière ne pouvait que venir de la fameuse dynastie des Song (960-1279), célèbre pour son amour des arts et des lettres. Il s'agit en fait d'un jeu de devinette, faisant appel à la culture de chacun, ce devait donc être un jeu pour mandarins et lettrés. Depuis le temps, il s'est démocratisé et de nos jours reste très populaire.

Il reste bien entendu la tradition de manger les petites boules, rondes comme la lune, fourrées à tout et servis dans un bouillon. Mais cela, je vous en ai déjà parlé dans l'article des Plats du Nouvel An. Pour ceux et celles qui n'auraient pas encore lu ce long article, je vous invite à le faire pour mieux comprendre...

Et surtout... Have Fun!!!
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13 février 2007 2 13 /02 /février /2007 11:18

Après la tradition elle-même des 15 jours de fêtes du Nouvel An, je vous propose de voir ensemble ce que mangent les chinois au Nouvel An.

La première choses à savoir est qu’au moment du Nouvel An, et surtout la nuit du réveillon, les chinois mangent beaucoup !!
Pour quelle raison ?
Parce que manger beaucoup à ce moment charnière apportera autant pour l’année à venir, voir même pour les années suivantes ! C’est une tradition qui tient de la magie, la magie d’un acte que l’on fait et donc doit annoncer d’autres actes similaires ! Le moment du Nouvel An est, pour cette raison, une période pleine d’obligations et d’interdictions.

Tout d’abord, il faut séparer les habitudes alimentaires du Nord de la Chine et celles du Sud. Puis chassez de votre tête tous ce que vous connaissez en occident de la soi-disant cuisine chinoise, celle de la Chine est mille fois plus variée que celle de nos restaurants en Occident, rien que par la taille du Pays !

Maintenant, souvenez vous de la grande différence entre le Nord et le Sud en Chine. La frontière est au niveau du fleuve que nous nommons « bleu » (et qui, croyez moi, n’a rien de bleu… il est plutôt marron) ou le Chang Jiang comme l’appellent les chinois, le grand fleuve ! Cette limite sépare la Chine du riz de la Chine du blé, principalement. Aujourd’hui, on trouve du riz dans toute la Chine, mais ce ne fut pas le cas autrefois. Dans le Nord, avant l’époque moderne, le riz était un plat de riche car il venait du sud, par le Grand Canal qui arrivait jusqu’à Pékin, et donc était plus cher que le blé des campagnes environnantes.
De ce fait, au nouvel an, les traditions ressortent !


Spécialités du Nord :

undefinedLe premier plat du Nord, que l’on trouve de Tianjin à Xi’an, en passant bien sûr par Pékin, c’est le Jiaozi (
饺子).
Le Jiaozi est un ravioli fait de farine de blé, d’eau… et farci avec tout ce que l’on désire ou ce que l’on a. Traditionnellement, le Jiaozi du Nouvel An est farci avec un mélange d’épices, de légumes et de viande de porc, pour les noms musulmans. Pour les Hui de Chine, les chinois Han de confession musulmane, il est farci soit de bœuf, soit d’agneau.
A Pékin, ces petites choses sont cuites dans un grand faitout d’eau bouillante, dont on récupère après le bouillon pour le boire. Quand vous rencontré un pékinois centenaire et que vous lui demander sa recette de longévité, il vous répondra toujours la même chose : boire l’eau des Jiaozi !
undefinedA Xi’an, dans l’un des quartiers Hui (musulman) les plus célèbres de Chine, on prépare ces petits ravioli avec de l’agneau et une sorte de bouillon à l’intérieur, le tout cuit à la vapeur dans de grands paniers de bambou. On les trouve servi dans les restaurants « au panier », qui compte souvent une bonne douzaine de ravioli délicieux.

Le ravioli, pour les chinois du nord, appartient à ce qu’on appelle « bianshi », soit en fait l’équivalant chez nous de « féculant ». Littéralement, il s’agit de « Nourriture plate », mais c’est ainsi que l’on désigne dans le langage courant les pâtes, les nouilles, le riz, les petits pains à la vapeur et les brioches fourrées. Mystérieusement, les plats à la pomme de terre, connue en Chine, sont considérés comme des plats de légumes…

jiaozi3.png De même, pour la fête, on soigne la forme de ses ravioli. Les chinois épatent souvent les occidentaux avec leur art de transformer une chose à manger en une oeuvre d'art!
Alors pour le nouvel an, on soigne plus que de coutume la décoration. Tout la famille participe, les uns préparent la farce, les autres la pâte (eau et farine… terriblement compliqué comme vous pouvez le constater), d’autres encore aplatissent la pâte à l’aide d’un tout petit rouleau, et les derniers fourrent la pâte avec la farce et ferment la petite poche. Mais voilà, si c’est souvent la place que l’on donne aux invités, il s’agit d’un vrai travail d’orfèvre. Savoir proportionner la farce par rapport au rond de pâte, savoir chasser l’air, savoir bien fermer pour que le ravioli ne s’ouvre pas dans l’eau. Et surtout faire des ravioli ni trop gros, ni trop petits, de tailles identiques, et beaux !!
Sur ce dernier point on trouve de tout. Certains les transforme en feuilles, d’autres en fleurs, en paniers, en poissons. La forme traditionnelle est celle du tael, ce petit lingot d’or chinois qui aurait été moulé sur l’empreinte d’un sabot du cheval céleste (tian ma
天马). D’autres, en demi-lune, rappellent les anciens lingots d’argent. Une chose est certaine, plus ils sont jolis, moins on attend pour les dévorer !

Une forme particulière est destinée aux Jiaozi du premier petit-déjeuner de l’année… des raviolis ronds. Non pas parce qu’ils rappellent la Lune, absente du ciel à l’époque du nouvel an, mais parce qu’ils évoquent une forme circulaire qui rappelle la réunion familiale de cette période de fête.

Une autre vieille tradition, trouvée par hasard sur Internet mais que je n’ai jamais croisé personnellement, serait de faire des « farces » avec la farce. Vous allez vite comprendre.
Car certains
raviolis peuvent contenir autre chose que la farce habituelle. On peut trouver ainsi un morceau de sucre, une sapèque, une cacahuète, ou encore un marron, chaque garniture étant porteur d'un présage différent.
Vous venez de mordre dans un ravioli sucré? Le bonheur frappera à votre porte !
Il contient une pièce de monnaie ? La chance vous sourira.
Il est truffé au marron? Vous aurez bientôt un garçon.
Fourré à la cacahuète? C'est signe de longévité (hua sheng
花生, la cacahuète s’appelle aussi fruit de longévité).


Spécialités du Sud :

Dans le Sud,
pour le Nouvel An, le riz pour chaque repas est lavé plusieurs jours à l’avance et appelé Wan Nian Liang 万年粮, c’est-à-dire : le riz de dix mille ans. Il s’agit d’une suggestion en fait, ce riz n’a absolument pas 10 000 ans, mais c’est un vœux pour que chaque année il y ait du riz à profusion.

undefinedAvec ce riz on prépare le Niangao
年糕 ou le gâteau du Nouvel An. Il s’agit d’un pâté de riz glutineux, collant, cuit à la vapeur dans une feuille de lotus avec des morceaux de viande (souvent porc), de légumes ou d’omelette (il peut aussi être grillé à la poele avant la dégustation, chaque région du Sud à sa technique). Pour les chinois, il s’agit d’un met de choix. Son nom, Niangao ou gâteau collant, se prononce exactement pareille que Niangao ou gâteau du nouvel an. Pour cette raison, il est devenu la spécialité du nouvel an pour les chinois du sud.
De nos jours on le mange aussi bien au nord qu’au sud, surtout à Pékin. Pour quelle raison ? Parce qu’une grande partie des pékinois ne le sont pas depuis  de nombreuses générations, comme d’ailleurs bon nombre de parisiens en France.
Pour sa forme, la plus part des chinois essayent de donner au Niangao l’allure d’un lingot, pour appeler la richesse, l’accroissement des biens et une amélioration de la vie courante chaque année. Je ne vous assurerai pas qu’il s’agit d’un met succulent à ne rater pour aucune occasion. En fait ça colle aux dents et au palais comme un emplâtre de dentiste, mais cela a tout de même meilleur goût !

Encore dans le Sud,
la première chose qu’on boit au Nouvel An, c'est une tasse de thé aux graines de lotus ou bien du thé au jujube sucré (même très sucré !) servi avec des graines de pastèques et des gâteaux de farine de riz glutineux. En prenant une gorgée, on doit dire « tiantian mimi » (« la vie sera heureuse ») et en mangeant des gâteaux : « bubu denggao » (qui veut dire « vous serez élevé au grade de haut fonctionnaire »).
On offre aussi des graines de lotus aux couples mariés, en leur disant « zaosheng guizi » (« vous donnerez bientôt naissance à un garçon »).
On trouve aussi des boulettes de riz glutineux fourrées (tangyuan
汤圆) dites « tuantuan yuanyuan », pour que tous les membres de la famille soient réunis et qu’ils vivent en harmonie (ceux en particulier que l’on mange dans le sud au moment de la fête des Lanternes…).


Les autres plats :

Le reste des plats présents sur la table incluent naturellement des tas de bonnes choses ! Mais chacune, nous l’avons déjà vu sommairement, a sa signification.
La plupart des plats alors préparés sont censés apporter la bonne fortune.

Par exemple, le poisson (yu
), toujours servit entier, signifie l’abondance ; la ciboulette aillée (jiucai 韭菜) représente l'Eternité ; le navet (luobo 萝卜) évoque le bon présage ; les boulettes de poisson (yu wanzi鱼丸子 ) et de viande (rou wanzi肉丸子) rappellent la réunion et vont toujours par paires. On dit aussi que, traditionnellement, les boulettes de poissons, de viande et de crevette évoquent les trois sommets du concours mandarinal. Même si aujourd’hui le concours en question n’existe plus, la tradition a évolué vers un vœux de réussite dans les études. Le poulet doit être présenté dans son entier, tête, pattes, ailes, pour symboliser l’accomplissement et la bonne santé. Il faut aussi des légumes pour l’intelligence. De même les nouilles ne doivent pas être coupées, sinon on risque d'écourter son espérance de vie.

On donne aussi des noms évocateurs aux plats, en fonction de ce qui les compose et ce que cela peut apporter. Par exemple « 
Les cinq bénédictions de l'année nouvelle » symbolisent la longévité, la richesse, la paix, la sagesse et la vertu et se compose généralement de cinq ingrédients de même famille (cinq viandes, cinq légumes…).

Comme toujours, il faut qu’il y ait au moins autant de plats que d’invités… et même normalement un de plus (pour celui qui arriverait à l’improviste ?). De même, bien sûr, il faut au moins un plat pour chacune des cinq saveurs de la cuisine chinoise : salé, sucré, pimenté, amer et aigre.


Voici pour les spécialités culinaires du Nouvel An Chinois. Si quelqu’un note un oubli, qu’il me le précise. Tant qu’à faire avec le nom en pinyin voir même en caractère pour plus facilement le retrouver.


Bonus :

Pour ceux à qui tout cela à mi l’eau à la bouche, je vous offre une recette pour les Jiaozi :

Ingrédients : Recette pour 60 ravioli (oui, je sais, c’est très peu pour un chinois… mais pour un européen je crois que c’est déjà un début !)

Pour la pâte :

180 g de farine de blé
12 à 15cl d'eau glacée
Une bonne pincée de sel  (personnellement je me souviens pas que mes amis chinois en utilisent… mais ça ne fera pas de mal !)

Pour la farce :
1 steak de viande hachée de bœuf ou de porc
1 cuillère à soupe de sauce soja
1 cuillère à café de sel
1 cuillère à soupe de vin de riz chinois ou de vin de Jerez sec
1 bonne pincée de poivre blanc
3 cuillères à soupe d'huile de sésame
1/2 oignon frais finement émincé
1 poignée de feuilles de chou chinois finement hachées
Quelques pousses de bambou hachées
2 cm de racine de gingembre fraîche et finement émincée
1 clou de girofle en poudre

Préparez la farce
Dans une jatte, mélangez la sauce soja, le sel, le vin de riz, le poivre blanc et la viande. Une fois le mélange bien homogène, ajoutez les autres ingrédients et mélangez bien.

Préparez la pâte des ravioli
Mélangez le sel et la farine. Ajoutez peu à peu l'eau glacée tout en mélangeant autant que nécessaire pour former une pâte homogène. N'ajoutez pas plus d'eau que nécessaire. La quantité d'eau variera de 12 à une petite vingtaine de cl selon la qualité de la farine et de l'eau.
Roulez la pâte en boule, laissez-la reposer au moins 30mn dans un bol recouvert d'un ligne sec.

Garnissez les ravioli
Travaillez la pâte et roulez-la en boule. Partagez-la en 60 petites boules. Etalez chaque petite boule en cercle de 5-6 cm de diamètre.
Déposez une cuillère à soupe rase de farce au centre de chaque cercle de pâte. Mouillez les contour de chaque cercle de pâte avec de l'eau. Repliez chaque cercle en deux en forme de demi cercle. Serrez et pincez les bord pour fermer efficacement chaque ravioli.

Faîtes cuire les ravioli
Portez un grand volume d'eau à ébullition. Versez délicatement une partie des ravioli, décollez-les les uns des autres si besoin. Laissez reprendre l'ébullition puis ajoutez 5cl d'eau froide (ou l'équivalent d'un verre à moutarde). Laissez reprendre l'ébullition et versez à nouveau la même quantité d'eau froide. Laissez à nouveau reprendre l'ébullition puis renouvelez une fois encore la même opération. Au terme de la troisième reprise d'ébullition, les ravioli sont prêts. Otez-les de l'eau avec une écumoire.

Maintenant, servez les avec la sauce de Pékin !

La sauce pour Jiaozi :
Dans un bol, versez :
Moitié vinaigre de riz noir (en épicerie chinoise) et moitié sauce soja claire (ou sombre mais diluée avec de l’eau ; se trouve aussi en épicerie chinoise, la meilleure est la taiwanaise « Kim Ve Wong Soy Sauce » sans conservateur !). Remuez !
Ajoutez des lamelles d’ail et de gingembre très finement coupées. A défaut, du gingembre en poudre et de l’ail semoule peuvent faire l’affaire.
Si vous aimez la coriandre fraîche, vous pouvez aussi en hacher finement et l’ajouter.
L’ensemble relèvera le goût de vos ravioli.

Plongez les délicatement dedans et croquez !! Voilà !! C’est prêt !!

Une variante de Shanghai existe, elle propose, une fois la cuisson à l'eau finis, de faire revenir les ravioli à la poele avec un peu d'huile pour les faire dorer et que la pâte devienne croustillante. C'est la version que l'on trouve aujourd'hui en France dans les restaurant chinois, ce n'est absoluement pas ma préférée, surtout que le Jiaozi est bien l'un des rares plats du Nord à ne pas être gras!!

Si vous essayez cette recette (celle de Pékin!!), surtout n'hésitez pas à me dire ce qu'elle vaut, les améliorations et tout simplement vôtre avis dans les commentaires de cet article ou par mail. Je les attend!!

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